Les salariés de Seafrance ont déposé aujourd'hui leur projet de Scop. A priori, aucune autre offre n'est en lice.
17 h ce lundi : fin du délai pour les offres éventuelles de reprise de la compagnie Seafrance. A priori, une seule proposition a été déposée, celle des salariés de Seafrance. Ils ont déposé au tribunal de commerce de Paris un projet de société coopérative et participative (Scop), pour reprendre leur compagnie de ferries en liquidation, avec l'aide du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
Selon nos informations, cette fois, Louis Dreyfus Armateurs (LDA), associé au groupe de ferries danois DFDS, n'a finalement pas déposé d'offre de reprise. La première offre de LDA et DFDS, qui prévoyait de conserver 460 emplois équivalent temps plein, et trois des quatre navires, pour 5 millions d'euros, avait été rejetée -de même que celle de la CFDT- le 16 novembre par le tribunal de commerce.
SeaFrance, filiale lourdement déficitaire de la SNCF qui emploie 880 personnes en CDI à Calais (Pas-de-Calais), a été placée en liquidation le 16 novembre avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier.
"Il nous faut 40 millions (d'euros) pour démarrer. Aujourd'hui, nous disposons
de 15 millions d'engagements quasiment fermes" des collectivités territoriales (dont la région Nord-Pas-de-Calais, la ville de Calais et d'autres municipalités), a indiqué à la presse Me Philippe Brun, avocat de la CFDT Maritime Nord, qui porte le projet de Scop. Me Brun a assuré que la région avait acté, par une motion votée "à l'unanimité",
une aide évoquant un montant de 10 millions d'euros sous forme d'un prêt remboursable
gagé sur un navire.
"C'est la région qui aura la propriété des bateaux. Le capital de cette société, c'est la puissance publique", a fait valoir Me Brun, indiquant que l'idée était à terme de créer une société d'économie mixte.
25 millions d'euros manquants
Pour les quelque 25 millions d'euros manquants, les salariés ont sollicité la participation du FSI, filiale à 51% de la Caisse des dépôts et à 49% de l'Etat, créé en 2008, en pleine crise financière. Le rôle du FSI, qui investit en minoritaire, est de sécuriser le capital d'entreprises stratégiques et de soutenir le développement des PME présentant un potentiel de croissance. "L'argent qui est demandé à l'Etat, c'est l'argent que les puissances publiques n'aura pas à verser, via la SNCF, pour les licenciements", soit 50 millions d'euros, selon Me Brun. L'avocat a rappelé que le projet de Scop comprenait le maintien des 880 emplois.
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