Envoyés de plus en plus souvent en intervention, seuls et vulnérables, les policiers scientifiques veulent le même statut que leurs collègues.
Ils ne forment que 2% de l'effectif de la police, mais sont à l'origine de près d'un tiers des résolutions d'enquête. La police technique et scientifique s'est jointe à la mobilisation contre la réforme des retraites... mais avec pour objectif de faire changer son statut.
Des agents seuls et désarmés
Car comme l'an dernier, lorsqu'un précédent préavis de grève avait été déposé, les agents considérés comme des agents administratifs, et qui ne portent pas d'arme, se trouvent en première ligne, se retrouvant parfois seuls sur les lieux d'intervention. "Dans la tête des gens, la police scientifique est armée, mais elle ne l'est pas !" soulignait l'an dernier Xavier Depecker, du SNIPAT. "Il est déjà arrivé que l'auteur veuille revenir sur les lieux de sa tentative de braquage et mette en joue un agent non-armé."
À la mobilisation qui a rassemblé une vingtaine d'agents, ce lundi midi, Nicolas le Roy, du syndicat SNPPS, ne dit pas autre chose : "On se rend compte de jour en jour de la dangerosité des interventions sur le terrain. Tout ça, c'est pas pris en compte, et on arrive à une situation où nous, ce dont on a peur, c'est que ça finisse par un drame, qu'un collègue se fasse tuer en intervention. Et qu'on agisse que a posteriori."
Les agents, en sous-nombre, souhaiteraient donc bénéficier du statut de catégorie active, qui reconnaît que leur emploi est un métier à risque particulier ou de fatigue exceptionnel. Un statut qui donne droit à un départ à la retraite anticipée, en fonction du nombre d'années d'ancienneté.
Scènes traumatisantes
Car non seulement ces agents – recrutés parmi des scientifiques – se retrouvent en première ligne, mais ils sont aussi exposés à des scènes traumatisantes : traces de sang sur sur les lieux d'une tuerie, traces de sperme dans des affaires de viols, autopsies d'enfants, même des fouilles d'ordinateurs ayant appartenu à des terroristes ou à des pédophiles...
"C'est pas une hausse de notre salaire qu'on voudrait, on veut que notre pénibilité soit prise en compte" résumait Xavier Depecker.