Ce lundi, des policiers se sont donné rendez-vous devant des tribunaux pour protester contre "le laxisme" de la justice.
Au neuvième jour du mouvement de grogne des policiers, des syndicats de policiers ont appellé à des rassemblements à la mi-journée devant les tribunaux pour dénoncer notamment le "laxisme" de la justice avec les agresseurs de forces de l'ordre.
A Lille, vers 13h, devant le Palais de justice, ils étaient une petite cinquantaine principalement aux couleurs du syndicat Alliance. La manifestation a été silencieuse, et s'est terminée par "La Marseillaise".
Suite aux événements de Viry-Châtillon...
Publié par L'Observateur du Valenciennois sur mardi 25 octobre 2016
75 #policiers rassemblés ce midi devant le #tribunal de #Dunkerque @alliancepolice pic.twitter.com/0SLK6z6Q8d
— Elise Cauchin ✏️ (@EliseCauchin) 25 octobre 2016
Les syndicats veulent reprendre la main
Ces rassemblements sont le signe que, débordés, les syndicats tentent de reprendre la main. Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) ont tous appelé "des rassemblements silencieux devant les palais de justice" tous les mardis de 13H00 à 13H30."Les syndicats entendent ainsi mettre à l'agenda la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs de membres des forces de l'ordre et services de secours", créées sous la droite et abrogées sous François Hollande. L'intersyndicale réclame également "l'alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l'autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles".
Pour l'Union syndicale des magistrats, (USM, majoritaire), "manifester devant les tribunaux est une énorme erreur". "Vouloir faire pression sur les juges, c'est inadmissible", s'indigne Céline Parisot, secrétaire générale de l'USM. "On peut comprendre la grogne des policiers quand ils demandent plus de
moyens parce que cela touche à notre travail commun", affirment-t-elle, mais "la justice n'est pas laxiste, c'est faux". "Le quantum moyen de peines fermes ne cesse d'augmenter. En 2012 c'était 6,9 mois, en 2015 c'est 8,4 mois", plaide-t-elle.
300 policiers à Béthune
Les syndicats tentent ainsi canaliser le ras-le-bol exprimé jusqu'ici hors de tout cadre constitué par les policiers descendus dans la rue pour la première fois le 17 octobre en faisant fi de leur devoir de réserve à la suite de l'attaque aux cocktails Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne) quelques jours plus tôt.Criant leur "ras-le-bol", en rupture avec leurs syndicats et leur hiérarchie, ils réclament notamment plus d'effectifs, plus de moyens matériels. "La grogne gagne du terrain et on veut que ça passe par la base et non par les syndicats", affirmait encore lundi, sous couvert d'anonymat, un policier
des Hauts-de-Seine qui participe aux rassemblements dans la capitale. Tout en soutenant les revendications, certains jugent toutefois que la méthode
employée n'est pas la bonne. "On ne pensait pas que le mouvement prendrait une telle ampleur. C'est difficile de gérer tout ça, il n'y a pas de leaders", reconnaît l'un des instigateurs de la fronde dans l'Essonne.
Une nouvelle manifestation rassemblant quelques centaines de policiers s'est tenue lundi soir à Paris. En régions, "200 à 300" policiers ont manifesté dans la nuit de lundi à mardi à Toulouse, selon une source syndicale. C'est la manifestation de plus grande ampleur dans la Ville rose depuis le début du mouvement. Ils étaient aussi environ 300 à Béthune dans le Pas-de-Calais.
Le mouvement s’étend dans le Pas-de-Calais. Après Lens, Arras et Saint-Omer la semaine passée, le défilé des policiers en colère s’est invité ce lundi soir à Béthune.…
Publié par La Voix du Nord Béthune sur lundi 24 octobre 2016
Après avoir rencontré les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, la semaine dernière, des représentants syndicaux seront reçus par François Hollande ce mercredi à 18h