Ceux qui ont prôné l'union sacré avant le match contre Montpellier n'ont pas changé d'avis, malgré les récents événements.
Trois semaines après l'envahissement de la pelouse à l'issue du match contre Montpellier (1-1), de nombreux supporters du LOSC, avant-dernier de Ligue 1 avant un match capital à huis-clos face à Amiens dimanche, prônent toujours l'union sacrée.
"On n'en veut ni au club, ni aux joueurs, ni aux supporters. Depuis le début de la saison c'est compliqué, on vit un cauchemar et malheureusement la cocotte-minute a explosé. Mais toutes les sections restent unies derrière le club", explique à l'AFP Franck Deffenain, patron du bar Le Chagnot et de la section éponyme.
Pourtant, quelques jours après une rencontre constructive avec le président Gerard Lopez et un communiqué appelant à "l'union sacrée", une centaine de supporters avait envahi le terrain et tenté de s'en prendre à des joueurs au terme de la rencontre face au MHSC.
A la suite de ces incidents, dix personnes, neuf hommes et une femme âgés de 20 à 38 ans, ont été placées en garde à vue et sont convoquées devant le tribunal correctionnel de Lille en juin.
"On fait partie des sections qui ont formalisé cette notion d'union sacrée. On est toujours dans le même état d'esprit. On s'est expliqué avec les personnes concernées. Entre supporters il n'y a pas de passif, on se concentre sur la fin de saison pour supporter le Losc et réussir le challenge sportif, se maintenir", souligne François Stock, président de la section Dogues du Net.
"C'était malvenu et incompréhensible, je pense qu'ils ont pété un plomb. Je regrette l'envahissement de terrain, je ne l'excuse pas, et notamment les quelques violences envers les stadiers, mais objectivement il n'y a pas eu tant de choses pour justifier ce barouf médiatique", ajoute-t-il.
Les images des incidents ont eu un effet dévastateur et engendré une polémique qui n'est certainement pas étrangère à la sévérité de la sanction infligée par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel.
Cette dernière a en effet prononcé un huis-clos total du Stade Pierre-Mauroy à titre conservatoire, dans l'attente de l'instruction du dossier et de l'audition du LOSC, le 5 avril prochain.
"Le vilain petit canard"
"Si on doit en vouloir à quelqu'un ce serait plutôt aux instances qui ne nous ont pas épargnés depuis un an. On a l'impression d'être mis au ban, d'être le vilain petit canard, surtout avec ce huis-clos total", estime M. Stock.
Contactés par l'AFP, les groupes ultras n'ont pas répondu aux sollicitations ou n'ont pas souhaité s'exprimer pour ne pas alimenter "la désinformation" relayée par "la presse qui est aujourd'hui un fléau".
Du côté du club, l'heure est à l'apaisement. On veut mettre les incidents de côté et se concentrer sur les "huit finales pour le maintien", sans accabler les supporters.
"Les dirigeants ont échangé avec eux et il y a eu une prise de conscience. Tous se rendent compte à quel point ils ont fait une grosse erreur qui coûte de l'argent au club, un huis-clos pour un match capital et donne en plus une mauvaise image du club et des supporters", a expliqué à l'AFP une source proche du club.
"Il faut soutenir le club, les dirigeants et les joueurs, il faut l'union sacrée", insiste Bernard Magnier président de la section Dogues du Vieux Lille. On est au bord du gouffre et il faut se serrer les coudes pour ne pas plonger. Pour les problèmes on verra plus tard."