Migrants à Calais : les touristes britanniques boudent la Côte d'Opale

La Côte d'Opale est délaissée par les touristes britanniques cet été, à cause des récits alarmants sur les migrants présents à Calais.

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Abreuvés pendant plusieurs semaines de récits alarmants des assauts de migrants pour gagner leur pays depuis Calais, les touristes britanniques boudent cet été la Côte d'Opale, qu'ils fréquentent d'habitude avec assiduité.

"En juin ça allait encore, nous étions à 20% d'Anglais, mais en juillet nous sommes tombés à 8%", regrette Solange Leclercq, directrice de l'office de tourisme Calais - Côte d'Opale. L'été, la proportion de vacanciers britanniques dépasse normalement les 20%.

"On ne montre jamais le front de mer ou le centre-ville, du coup les gens ont peur"

C'est la conséquence de l'intense battage médiatique outre-Manche sur les tentatives de migrants d'emprunter le tunnel sous la Manche, qui ont connu un pic au coeur de l'été. "On montre des images localisées sur deux endroits, c'est-à-dire les terminaux transmanche, mais jamais le centre-ville, la plage, le front de mer, et du coup les gens ont peur", explique Solange Leclercq, ajoutant : "quand vous êtes coincés en attente dans une file de camions avec des assauts de migrants et la police en face, on peut croire que ce sont des scènes de guerre".

"L'image qu'on traîne est très lourde et difficile à contrer"

Une autre raison explique cette désaffection, d'après tous les professionnels interrogés : le blocage fin juin et début juillet du port de Calais par les marins de MyFerryLink, qui contestent la vente par Eurotunnel de deux bateaux à leur concurrent danois DFDS.

Que Calais soit touché et c'est toute la côte qui subit, puisque la cité portuaire est une plaque tournante. "L'image qu'on traîne est très lourde, et elle est difficile à contrer. On va devoir reconquérir la clientèle britannique" et cela prendra "plusieurs mois", prédit l'office de tourisme de Calais. "Mais les Français, les Néerlandais, les Belges et les Allemands sont bien présents, tout n'est pas négatif", avance-t-il.
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