Migrants : le Défenseur des droits pour une remise en cause du traité du Touquet

Le Défenseur des Droits Jacques Toubon a appelé mercredi à "remettre en cause" le traité du Touquet sur la gestion de la frontière britannique, jugeant qu'il était "à l'origine" des difficultés des migrants à Calais.

"Je suis partisan de remettre en cause les accords du Touquet", a affirmé M. Toubon lors d'une audition devant une mission parlementaire, car "il n'est pas admissible que l'Angleterre se décharge sur la France de traiter la question de l'accès à son territoire, de nous subventionner pour le faire, et de laisser à notre charge les questions dramatiques de Calais".

Pour M. Toubon, le récent accord UE-Turquie sur le renvoi de migrants est "la concrétisation d'une idée très ancienne" qui est "l'externalisation des frontières". Le traité du Touquet, signé en 2003, est "la caricature de cela", et "à l'origine des difficultés" que connaissent "des milliers de gens à Calais",
où des migrants se massent dans l'espoir de passer en Grande-Bretagne.


La France pas favorable 

Le Défenseur des droits a redit ses doutes sur cet accord UE-Turquie, "contraire aux règles nationales et internationales", notamment car "le renvoi vers la Turquie est problématique et illégal dans la mesure où la Turquie n'est pas considérée comme un pays sûr". L'Europe coopère avec des pays "pour qu'ils jouent le rôle de mur pour nous protéger de ceux dont on ne veut pas", a-t-il déploré, jugeant cette démarche "totalement contraire au droit mais aussi à la philosophie" de l'Union européenne.

Avertissant que la situation migratoire était sans doute "durable", il a appelé à "trouver des voies légales d'immigration, seules à même de garantir les personnes contre les trafics d'êtres humains". Alors que l'Union européenne a lancé mercredi son processus de réforme des règles de l'asile, M. Toubon a de nouveau appelé à une suspension du règlement de Dublin, qui confie l'examen de la demande au premier pays où le migrant a laissé une trace,
et salué l'idée d'un bureau d'asile européen.

Mais un certain nombre de pays n'y sont pas favorables, a déploré M. Toubon, notamment la France qui "considère que la règle du pays de première entrée doit être conservée car elle maintient la pression sur les pays qui sont à la marge de l'espace Schengen pour qu'ils soient incités à protéger leurs frontières. La France dit : c'est leur responsabilité".
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