En cette fin d'année, la SNCF revient sur les quelques chantiers qui se sont achevés en 2024 et annonce les grandes œuvres qu'elle conduira l'an prochain. Également, la société revient sur les principales causes de retard qui ont marqué cette année 2024 et sur l'importance de sensibiliser aux dangers des passages à niveau.
La fin d'année 2024 commence à se profiler. C'est l'heure de faire ses comptes, de bâtir sa rétrospective... Et surtout de lister ses bonnes résolutions.
C'est sur cet air de changements que la SNCF Réseau, la SNCF Voyageurs et la Région Hauts-de-France dressent le bilan de ces douze derniers mois. Deux semestres intenses pour la société des chemins de fer qui ont vu, entre autres, la fin de la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Lille. Un chantier vieux de 10 ans. Et la rénovation des lignes Boulogne-Étaples et Étaples-Saint-Pol, impraticables pendant plusieurs semaines en raison des crues historiques de novembre 2023 et janvier 2024, dans le Pas-de-Calais.
Les grands projets annoncés pour 2025
L'année prochaine, de nouveaux chantiers seront mis en œuvre par la SNCF Réseau, qui met un point d'honneur sur la réouverture de certaines grandes lignes. "2025 sera une année de millésime sur la quantité de travaux et la fin de chantiers enregistrées", annonce Marie-Céline Masson, directrice territoriale Hauts-de-France de SNCF Réseau.
En particulier, l'année prochaine marquera le retour de la ligne Douai-Cambrai, fermée depuis novembre 2023. Une réouverture progressive prévue dès le printemps prochain.
Également, une ligne Laon-Hirson devrait voir le jour en 2026, avec un lancement de grandes œuvres dès janvier prochain. Un chantier de 30 kilomètres de voies ferrées, très attendu, que la SNCF entreprend pour la modique somme de 93 millions d'euros.
Autre innovation engagée dès 2025 : la fin de la première phase de travaux sur la voie mère de Calais, qui visait à poser des écrans acoustiques sur 900 mètres, afin de préserver les habitations des désagréments sonores qu'implique le passage des trains.
Mieux anticiper les retards liés aux chantiers
Une flopée de travaux qui laisse planer le doute quant à la fiabilité du système ferroviaire des Hauts-de-France en 2025. Car l'apparition de chantiers sur les voies est souvent synonyme de retards, ou de lignes coupées jusqu'à nouvel ordre.
Même si cette année 88,5% des 400 000 trains qui ont circulé dans la région sont arrivés à l'heure en gare, certains aléas récurrents restent à l'origine du retard des 11,5% restants. Et dans l'ensemble, ces causes sont directement liées à la SNCF. 15% des retards s'expliquent notamment par des chantiers, en lien avec le décalage de la fin des travaux. 75% des causes internes restantes sont causées par des défaillances d'infrastructures, allant de la rupture de caténaire, à la déformation des voies.
Pour tenter d'informer au mieux les voyageurs du réseau, la SNCF annonce le lancement d'un nouveau dispositif de communication. Celui-ci vise à présenter les chantiers qui risquent d'impacter la ligne des usagers, une fois par semestre. Une carte détaillée du plan des travaux doit être publiée sur le site de la SNCF tous les six mois, accompagnée d'un calendrier des zones de circulation impactées.
Sensibiliser à la sécurité sur les passages à niveau
Si la plupart des retards sont directement liés à la société nationale des chemins de fer, d'autres aléas, extérieurs cette fois-ci, peuvent également expliquer les retards de circulation sur certaines lignes. Dans 50% des cas, ces irrégularités sont liées à des obstacles sur la voie ou à des actes de malveillance.
"Je suis inquiet concernant la capacité du système ferroviaire à fonctionner normalement. De plus en plus de causes externes sont à dénombrer", s'insurge Christophe Coulon, vice-président de la Région en charge des mobilités. "Rien que ces derniers mois, on a pu noter trois forçages de passages à niveau, entraînant 15 jours de dysfonctionnement sur la ligne. Surtout, les comportements irrationnels, où l'on voit des personnes foncer dans des barrières déjà baissées, causent de trop nombreux décès chaque année." Au total, 98% des accidents aux passages à niveau sont dus à un mauvais comportement des usagers sur la route et sont à l'origine de 30 décès depuis le début de l'année en France.
En octobre 2016, un drame survenu sur un passage à niveau de Wavrin avait notamment choqué l'ensemble des Hauts-de-France : le jeune Nicolas, collégien de 15 ans, avait été fauché par un TER alors qu'il traversait les voies, contournant les barrières abaissées. Les parents de Nicolas se battent depuis pour reconnaître un "laisser-aller" de la part de la SNCF Réseau.
Pour tenter de réduire le danger au niveau des voies de chemin de fer, la SNCF déploie donc une campagne de sensibilisation auprès des usagers, dans les écoles et dans les entreprises qui le souhaitent.
En 2024, 12 600 élèves de CM2 et de 6e ont été sensibilisés aux traversées de passages à niveau.