ARCHIVE. Il y a 35 ans, le Tour de France arrêté en pleine étape par les sidérurgistes de Denain

Le mercredi 7 juillet 1982, il y a 35 ans jour pour jour, un événement unique survenait sur le Tour de France. Les sidérurgistes de Denain bloquaient les coureurs en pleine étape, alors que leur secteur subissait une crise sans précédent. 

C'est un jour que Jean-Marie Lemaire, l'ancien maire de Fontaine-lès-Croisilles, n'oubliera jamais. Le 7 juillet 1982, le Tour de France bat son plein. Pour la première fois, le jeune maire a réussi à faire venir le Tour dans sa commune. Mieux que ça : Fontaine est la ville d'arrivée des cyclistes.



Dès le matin, les spectateurs se mettent en place tout au long du parcours. Les participants doivent partir d'Orchies pour rejoindre Fontaine. Les minutes, les heures passent. Pas un signe des coureurs. "On a commencé à se dire "Mais qu'est-ce qu'ils font ? Pourquoi ils n'arrivent pas ?"", se souvient Jean-Marie Lemaire. A l'époque, pas de téléphone portable, pas moyen de savoir ce qui se trame.


Les sidérurgistes manifestent


En fait, un événement sans précédent s'est produit quelques kilomètres plus bas. Pour contester contre les menaces de fermeture qui pèsent de plus en plus sur l'activité sidérurgique à Denain, les ouvriers se sont placés sur le trajet des cyclistes pour interrompre la course et revendiquer leurs droits. L'usine doit fermer en 1984, la décision a été prise quelques jours plus tôt. 1300 ouvriers sont menacés par le chômage. 

"Que les gens qui font le tour de France se renseignent. Qu'ils demandent, dans les agences nationales quel est le taux de demandeurs d'emploi et ils verront que Denain, avec 25 ou 30% de demandeurs d'emploi dans les trois ans, aura largement le maillot jaune, camarades", expliquait alors un syndicaliste au mégaphone.


Tour de France 1983


Une raison évidente de manifester, qui n'empêchait alors tout de même pas le Maire d'être déçu de ne pas voir passer les coureurs dans son village. "On y était pour rien et on préparait ce passage depuis un certain temps", se souvient-il. Alors Jean-Marie Lemaire décide de ne pas baisser les bras et s'en va à Paris plaider la cause de son village... pour le Tour de France 1983. "On a fini par me recevoir, j'ai dit qu'on voulait une arrivée d'étape à Fontaine." Ses arguments font mouche : un an plus tard, une étape Soissons - Fontaine se déroulait sans accroc, pour le plus grand plaisir des amateurs de la Petite Reine. 

Du côté des sidérurgistes, l'histoire se termine moins bien. Les licenciements s'enchaînent jusqu'à la fermeture totale du site Usinor, en 1988


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