Le dispositif "Hauts de France Prévention" permet d'aider les entreprises en difficulté passagère à se sortir d'un mauvais pas. Cette initiative de la Chambre de commerce a déjà permis de sauver 3 000 emplois.

Lorsqu'il rachète une entreprise de chaudronnerie en 2009, Bernard Devin est loin d'imaginer la tourmente qui l'attend. Deux ans plus tard son plus gros client le lâche.

Il perd 800 000 euros de chiffre d'affaires dans un contexte aggravé par la crise. Pas question d'envisager le redressement, il y a 20 emplois à sauver.


Il prend des mesures d'urgence, obtient un moratoire sur ses cotisations patronales. Il se tourne alors vers un dispositif de prévention mis en place par la Chambre de commerce de Lille (CCI). Il obtient de quoi payer les salaires pendant deux mois, le temps de se remettre à flot.

Bien sûr, il a fallu justifier d'un carnet de commandes, des perspectives d'évolution, d'une réorganisation de l'entreprise pour pouvoir bénéficier de ce plan là

précise le chef d'entreprise.


"À côté de ça, j'ai pris d'autres mesures économiques. On a pu repayer des salaires, on a fait un peu d'avance de trésorerie. Et après c'est reparti".

Comme lui, près de 80 chefs d'entreprise ont fait appel à ce dispositif. Plus de 70 entreprises ont été sauvées dans la métropole lilloise, soit 3 000 emplois.


Fort de ce succès, la Chambre de commerce des Hauts-de-France vient donc de relancer son initiative.

Un fonds de 20 millions d'euros, abondé en partenariat avec la région accessible sous condition.

"Ce sont des entreprises d'au minimum 20 personnes,  jusqu'à 200 ou 300 personnes, qui ont des bilans sains, qui ont un gros problème conjoncturel et qui pourront nous rembourser", détaille Philippe Hourdain, le président de la CCI.

C'est une avance remboursable qui va entre 50 000 et 300 000 euros.


Éviter l'asphyxie

Le but est d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Trop d'entrepreneurs s'isolent dans leurs difficultés. C'est là qu'interviennent les réseaux comme SOS entrepreneur.

Bruno Delcampe a connu les affres de la défaillance d'entreprise. Aujourd'hui il met son expérience au service des autres.

"Nous pensons qu'il est possible d'aider un entrepreneur qui va très mal, même en perspective de cessation de paiement", explique-t-il.

"Il est plus facile d'aider une entreprise à sauver des emplois et de la création de richesses que d'attendre qu'elle soit liquidée pour ensuite donner des subventions à un entrepreneur qui a tout perdu pour recréer quelque chose."

Redonner de l'oxygène aux entreprises pour éviter l'asphyxie. Une approche sans laquelle des entreprises auraient pu mettre la clé sous la porte.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité