Un groupe Facebook avait déjà été créé pour permettre aux victimes des moteurs BlueHDi 1L5 fabriqués par Stellantis de se retrouver et de partager leurs galères. Désormais, les consommateurs mécontents peuvent adhérer à l'association "Victimes chaîne 1.5 BlueHDi", pour peut-être enfin obtenir réparation.
Il y a deux mois, on vous décryptait la mobilisation que les victimes des moteurs 1.5 BlueHDi, produits par la société Stellantis, étaient en train de mettre en place. En ce début février, le mouvement de protestation revenu en fronde, avec la constitution des consommateurs en une association nommée "Victimes chaîne 1.5 BlueHDi" le 14 janvier dernier.
Le président de l'association, Smaël Sébille, originaire du Douaisis, avait d'ores et déjà créé un groupe Facebook il y a plusieurs mois, qui regroupe aujourd'hui plus de 9 000 personnes et des centaines de témoignages d'avarie moteur, symptomatique des BlueHDi 1L5. Mais au-delà de ce groupe, l'ambition principale restait de créer une association de victimes, reconnue par l'État, "pour faire plus sérieux et gagner en visibilité"... Et depuis quinze jours, c'est chose faite.
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Les victimes espèrent un traitement à la Puretech
Avec 60 adhérents, l'association espère encore grandir pour porter son combat toujours plus loin. Objectif : que les consommateurs victimes des moteurs 1.5 BlueHDi obtiennent les mêmes traitements que dans l'affaire Puretech, moteur dont la courroie de distribution se dégradait rapidement à cause d'un contact prolongé avec le réservoir d'huile. "On espère avoir une bonne fin, comme eux", note Smaël Sébille, désormais chauffeur de poids lourds dans le Var. "Stellantis a créé une plateforme de réclamation pour ses victimes... On souhaite la même chose pour le Blue HDi."
Pour l'instant, en ce qui concerne le BlueHDi, Stellantis a simplement assoupli ses conditions d'indemnisation sans prendre en charge systématiquement les réparations à un taux de 100%.
Pour ceux qui font appel à un garagiste hors réseau Stellantis, la société ne couvre les frais qu'à 50%... Sauf que tout le monde ne bénéficie pas d'un garage agréé à proximité, ni des mêmes tarifs.
Smaël Sébille, président de l'association des victimes de moteur Blue HDi
Avec cette association, les victimes espèrent donc se faire entendre et bénéficier des mêmes traitements que dans les autres scandales qui ont impliqué Stellantis ces derniers mois.
1 million de moteurs fabriqués en 2020
Pour rappel, le phénomène des dysfonctionnements de moteurs Blue HDi a commencé à prendre de l'ampleur en novembre dernier. Concrètement, derrière ces défaillances se trouve un problème de mécanique pur et dur : la chaîne qui relie les deux parties du moteur (les arbres à came) étant sous-dimensionnée, celle-ci finissait par s’user prématurément et donc, par casser, entraînant une panne du moteur et l'immobilisation du véhicule. Depuis février 2023, Stellantis équipe désormais ses moteurs d’une chaîne plus large, passant de 7 à 8 mm.
Cette avarie concerne un large panel de véhicules assemblés par Stellantis entre 2017 et 2023 : Citroën C3, C3 Aircross, C4, C4 Cactus, C4 Picasso, C5 Aircross, Berlingo, SpaceTourer et Jumpy, Fiat Ulysse et Scudo, DS3 Crossback, DS4, DS7 et DS7 Crossback, Opel Corsa, Astra, Mokka, Crossland, Crossland X, Grandland, Grandland X, Combo, Zafira et Vivaro, Peugeot 208, 2008, 308, 3008, 508, 5008, Expert, Rifter et Partner, et enfin les Toyota Proace et Proace City. Fin septembre 2024, certaines enseignes comme Citoën ou Peugeot, ont commencé à rappeler les véhicules concernés pour une mise à jour de prévention, qui concerne plus de 750 000 usagers.
Selon Smaël Sébille, pour la seule année 2020, 1 million de moteurs 1.5 BlueHDi sont sortis d'usine. On comprend donc mieux le nombre exceptionnel de plaintes enregistrées ces derniers mois.