Avec la baisse des remboursements par la Sécurité sociale, un autre poste de dépense augmente : les mutuelles. De plus en plus de communes s'associent avec des organismes pour proposer à leurs administrés des mutuelles municipales. Exemple de "Mutuale" à Somain/
Depuis quelques mois, Sébastien Gref, habitant de Somain et père de famille de deux enfants, réfléchit à changer de mutuelle. Cette fois, il saute le pas et prend un rendez-vous auprès de la mairie de sa commune, plutôt que dans une compagnie d’assurances.
En effet, depuis trois ans, “Mutuale” propose ses offres aux habitants de la commune. Sébastien passe en revue ses droits, s’il souscrit, avec une conseillère présente une fois par semaine à la mairie. “L’avantage, c'est cette proximité déjà. Et puis, j’ai comparé les tarifs aussi, c’est plus avantageux.” Jusqu’à 100 euros d’économies par mois, selon les calculs de Sébastien. Le père de famille le confie, il est poussé au changement par l’augmentation des mutuelles classiques et la baisse des remboursements de la Sécurité sociale.
Une économie de 100 euros pour la famille
“Au niveau de l’orthodontie, regardez, ça reprend un bon niveau de garanties par rapport aux besoins que vous avez pour vos deux enfants” montre la conseillère sur une brochure en ligne projetée sur son ordinateur. Elle ajoute, pour ce qui est du cas de Sébastien : “On a une formule travailleur non salarié de niveau 3, à 221 euros par mois”. Moins chère qu’auparavant, Sébastien se décide à souscrire à la mutuelle communale.
C’est une tendance, de plus en plus de communes s’associent ainsi à des organismes mutualistes pour proposer ces services aux administrés. Le maire de la commune, Julien Quenesson (DVG) est, lui aussi, très satisfait. “Cette mutuelle correspond aux valeurs de la commune : l’entraide, le partage, la solidarité. C’est une mutuelle ouvrière et familiale.” En effet, c’est Nicolas Pomies, vice-président de Mutuale dans la région, qui le précise : “On ne poursuit pas le même but que les autres assurances. Nous, on poursuit un but non lucratif.” L’argent des cotisations est ainsi reversé pour les actions de la ville : un marché solidaire ou une dotation pour un voyage scolaire à Auschwitz par exemple, ou créer des partenariats pour des évènements tels qu’octobre rose.
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— Mutuale (@Mutuale_Mut) January 17, 2025
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À l’origine du projet, le souhait de voir se développer une mutuelle solidaire, à destination particulièrement des populations précaires, et très peu chère. Une logique héritée de l’économie sociale et solidaire. “L’arbitrage a été vite fait entre remplir la cuve à fioul ou se soigner” scande Nicolas Pomies. “C'était donc le souhait immédiat des équipes municipales, permettre à chacun d'avoir une couverture qui permette des soins de qualités."
Une mutuelle... mutualisée
Mais comment cette mutuelle est-elle financée ? Pourquoi est-elle moins chère ? Deux raisons à cela. D’abord, “nous mutualisons toutes les mutuelles communales à l’échelle nationale” décrit le responsable régional de Mutuale pour les Hauts-de-France, Matthieu Douillot. “Nous n’avons donc pas de contrat spécifique ville par ville.” Plus il y a d’habitants et de communes qui souscrivent, moins la cotisation est donc chère. Deuxième explication à ces prix bas : “il n’y a pas d’évolution de la cotisation liée à l’âge”, explique le responsable, alors même que les mutuelles classiques ont tendance à augmenter passé 50 ans.
Depuis trois ans, le système semble fonctionner, “Mutuale” couvre près de 3 000 ayants droit dans le Nord-Pas-de-Calais, répartis sur une quinzaine de communes.