Après l'accident de la Batmobile qu'il conduisait samedi à Téteghem (Nord), le Youtubeur Sébastien Delanney a mis en cause la responsabilité du conducteur d'une Renault Scenic qui serait venu le percuter alors qu'il se trouvait à un stop. Mais ce dernier dément avec véhémence sa version des faits.
Pierre est très remonté. Ce mercredi matin, ce Dunkerquois de 60 ans a pris contact avec France 3 Nord Pas-de-Calais pour donner sa version de l'accident survenu samedi, à Téteghem, entre sa Renault Scenic et une Lamborghini "customisée" en Batmobile, pilotée par Sébastien Delanney, un jeune Youtubeur franco-britannique de 22 ans.
L'histoire de cet accident impliquant un bolide aussi singulier a créé un énorme buzz le week-end dernier et l'affaire a été relayée dans des médias du monde entier. Si l'accrochage a fait sourire beaucoup de monde, Pierre, lui, n'a pas vraiment le coeur à rire. Il est même furieux de la tournure des événements et du traitement médiatique de cet accident qui a de lourdes conséquences pour lui. "Ma voiture est à Dunkerque, elle attend encore une expertise, d'après le dépanneur, elle est morte", nous explique-t-il par téléphone. "Je n'ai plus de voiture actuellement. Et si ma femme avait été là, dans la voiture, avec mes petits-enfants, ça aurait été encore autre chose..."
Le témoignage de Sébastien Delanney, posté mardi soir sur Youtube, n'a fait qu'accentuer son courroux. "Je suis la victime et je me retrouve sur le banc des accusés, ça commence un peu à me gonfler", nous dit le propriétaire de la Scenic. Le Youtubeur, qui conduisait l'engin, s'est en effet dédouané de toute responsabilité. "La Renault Scenic nous est entrée dedans", a-t-il assuré, soutenant que sa Batmobile se trouvait à l'arrêt à un stop quand le choc s'est produit.
"Ce qu’il dit est totalement faux"
"Ce qu’il dit est totalement faux, car les débris se trouvent au milieu de la rue (rue de la 32e Division d'Infanterie, sur la D4, après la sortie 63 de l'autoroute A16 NDR)", se défend le conducteur de la Scenic. "Il n'y a aucun débris derrière la ligne de stop". Et Pierre de nous livrer sa version des faits. "J'ai vu ce monsieur qui s'arrêtait au stop. Quand je suis arrivé au stop, j'ai vu une grosse masse noire sur ma droite". Tout est alors allé très vite. "Je suis parti en tête-à-queue, mes airbags se sont déclenchés, il y avait plein de poussières", décrit-il. "J’avais vu une voiture noire au stop, mais je ne pouvais pas voir que c’était la voiture à Batman ! Quand je suis sorti de la voiture, je me suis dit : qu'est-ce que c'est que ça ?"
"Il ne m’a absolument pas vu", conclut-il. "C'est impossible qu'il soit resté à l'arrêt derrière le stop, car j'arrive sur sa gauche et je le prends sur le côté droit. J'ai uniquement touché sa roue droite".
Pierre se dit très irrité par l'attitude de Sébastien Delanney et les accusations qu'il porte contre lui dans sa vidéo. "C'est un tissu de mensonges. Ce monsieur dit qu’il est venu me prêter secours, mais c’est moi qui suis venu en courant, car ils étaient bloqués à l’intérieur et n’arrivaient pas à ouvrir le cockpit. Après l'accident, il était super gentil, c’est ça qui me fout en l’air". "Il a eu des difficultés à signer le constat", note toutefois le conducteur de la Scenic. "Il a mis une observation indiquant qu’il n’avait jamais dépassé la ligne de stop".
La balle est désormais dans le camp des experts designés par les assurances. La Batmobile, elle, se trouvait encore à Socx, en début de semaine, où un dépanneur l'avait évacuée après l'accident. Il s'agit d'une Lamborghini Gallardo à moteur V10 transformée par un atelier suédois à la demande de deux frères saoudiens, Sultan et Talal Al-Saud, fondateurs du Team Galag. Ce sont eux les propriétaires de ce bolide unique au monde et non Sébastien Delanney.
"En France, on est obligé de faire des contrôles techniques de plus en plus poussés et on laisse une voiture comme ça rouler", s'indigne Pierre, le conducteur de la Renault Scenic. "Dans ses vidéos, il dit lui-même qu'il y a un souci de visibilité. Et quand il pleut, il est obligé de s'arrêter pour essuyer le pare-brise...".