43 entreprises de pêche artisanale de nos côtes, associées à l'ONG environnementale Bloom, dévouée aux océans, ont déposé une plainte auprès du Tribunal de Grande Instance de Dunkerque ce jeudi 9 mai. Ils dénoncent plusieurs cas de pêches électriques illégales dans les eaux territoriales françaises.
Les fileyeurs des Hauts-de-France n'entendent pas relâcher la pression vis-à-vis de la pêche électrique, et demandent réparations pour les dégâts occasionnés par cette technique de pêche sur la ressource et donc sur leurs chiffres d'affaires.
Ce jeudi 9 mai, ils se sont présentés au Tribunal de Grande Instance de Dunkerque afin de porter plainte pour pêche électrique illégale dans les eaux françaises. À leurs côtés depuis plusieurs années déjà dans ce combat, l'ONG environnementale Bloom.
La plainte de BLOOM & des @fileyeurs des Hauts-de-France a été déposée ce matin. Le parquet du Tribunal de Dunkerque ouvre une enquête, et la plainte sera envoyée à la Brigade de recherche maritime du Havre. Affaire à suivre !
— BLOOM Association (@Bloom_FR) 9 mai 2019
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Prouver le cadre illégal
Dans un communiqué, Bloom explique que "plusieurs cas de pêche électrique ont en effet été recensés dans les eaux territoriales françaises, c’est-à-dire une bande côtière de 22km (12 milles nautiques). Si ces navires ont été équipés au-delà du cadre légal de 5% de la flotte de chalutiers à perche des Pays-Bas — comme cela a été le cas pour 70 des 84 navires équipés, soit dans 83% des cas — l’infraction serait avérée".
C'est là toute la difficulté vis-à-vis de cette pratique : prouver son cadre illégal. Mais c'est aussi l'objectif de cette action en justice. "Cette plainte va nous permettre de forcer la transparence, de maintenir la pression et le rapport de force. Nous ne lâcherons rien car, nous l’avons démontré, l’industrie néerlandaise a systématiquement contourné la loi dans le cadre de la pêche électrique", martèle Sabine Rosset, directrice de Bloom.
Interdiction dans les eaux françaises
Pour rappel, la pêche électrique a été officiellement interdite le 14 février dernier par l'Union européenne... pour une entrée en vigueur à partir de l'été 2021. La législation adoptée permet en outre à chaque Etat membre de l'interdire dans ses propres eaux avant la date butoir. Or, ce vote est prévue ce jeudi à l’Assemblée nationale. Un projet de loi, porté par le député Erwan Balanant (Modem), qui a d'ores-et-déjà été cosigné par 125 députés en commission parlementaire.
Mardi en @AN_AfEco nous avons voté à l'unanimité ma #PPLPêcheElectrique qui vise à interdire cette pratique !
— Erwan Balanant (@erwanbalanant) 2 mai 2019
Cela complète le vote du @PEStrasbourg qui le 16 avril a adopté l'interdiction de cette pratique dans les eaux européennes au 1er juillet 2021 !
Nous progressons ? ! pic.twitter.com/Kf6VPsnYzx
Faillite
Plus encore que l'interdiction de cette pratique, les fileyeurs des Hauts-de-France demandent désormais réparatations par rapport aux dégats subis depuis 5 ans avec le développement de la pêche électrique, essentiellement au Pays-Bas.
"L'ensemble de la flotille boulonnaise a pêché 61 tonnes de soles ce premier trimestre 2019 contre 130 tonnes pour la même période en 2018", dénoncaient les artisans pêcheurs dans un courrier adressé le 24 avril au Président de la République. "Aujourd'hui, ce sont 43 entreprises françaises de fileyeurs qui menacent de mettre la clé sous la porte" alerte Stéphane Pinto, représentant des fileyeurs.