Le département du Nord a contacté l'association les Papillons Blancs pour leur annoncer l'arrêt du versement d'une aide destinée à accompagner les parents déficients intellectuels. La survie des SAAP, service dédié à l'accompagnement de 280 familles, est en jeu.
Depuis plus de 20 ans, les services d'aide et d'accompagnement à la parentalité - ou SAAP - viennent en aide aux parents déficients intellectuels dans le Nord. La survie de ce dispositif inédit en France pourrait néanmoins être mise à mal.
Le département du Nord a contacté le 25 novembre 2024 l'association les Papillons Blancs, conventionnée pour coordonner les SAAP, leur annonçant suspendre le versement d'une aide destinée à ce service d'aide. Cela représente "plusieurs centaines de milliers d'euros", d'après Alain Croix, président des Papillons Blancs.
280 familles concernées
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la déficience intellectuelle correspond à une "capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe, et d'apprendre e d'appliquer de nouvelles compétences (trouble de l'intelligence). Il s'ensuit une aptitude diminuée à faire face à toute situation de manière indépendante (trouble du fonctionnement social), un phénomène qui commence avant l'âge adulte et exerce un effet durable sur le développement."
C'est pour ces raisons que les personnes déficientes intellectuelles nécessitent un accompagnement dans leurs projets de parentalité. C'est à ce moment que les SAAP interviennent. "Dans le Nord, 280 familles sont concernées", poursuit Alain Croix.
"Il n'y a même pas un an, on célébrait les 20 ans des SAAP dans le Nord, tout le monde était unanime pour dire que c'était super, le département aussi. Et cette année, on nous sucre les financements" peine-t-il à comprendre.
Pour bénéficier de l'aide d'une SAAP, il faut qu'au moins un des deux parents bénéficie du statut de personne handicapée se situant dans le champ de la déficience intellectuelle, et que le plus petit des enfants soit âgé de moins de six ans. Le risque de la disparition de ces SAAP serait le placement des enfants à l'Aide Sociale à l'Enfance.
Des concertations avec le département du Nord
Si le président des Papillons Blancs comprend que le département ait besoin de se serrer la ceinture, "ce qui nous gêne, c'est la façon dont ça s'est fait." Pour ce faire, il a pris la décision de rassembler l'ensemble des responsables des neuf associations des Papillons Blancs du Nord et envoyer un courrier à Christian Poiret, président du département du Nord, ainsi que les deux vice-présidentes en charge de la petite enfance et du handicap.
En réponse, Alain Croix a été invité à s'entretenir avec les responsables du département ce lundi 9 décembre. Le président des Papillons Blancs espère qu'ils "arriveront avec de bonnes nouvelles. Ce que je veux, ce sont des réponses". Affaire à suivre, donc.