À Mons-en-Baroeul, près de Lille (Nord), les salariés de la brasserie Heineken se sont mis en grève, lundi 9 décembre. Ils étaient plus d'une centaine rassemblés devant l'entrée de l'usine, à l'appel de la CGT et la CFDT. Ils réclament une hausse de tous les salaires à l'occasion des négociations annuelles obligatoires.
Tout le site est à l'arrêt. Depuis 7 heures du matin, lundi 9 décembre 2024, l'entreprise Heineken de Mons-en-Baroeul (Nord), dans la zone de la Pilaterie, est bloquée par un mouvement de grève des salariés.
200 euros d'augmentation
Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, la CGT et la CFDT réclament une augmentation des salaires de 200 euros. Pour tous. Christophe Dutilly, délégué CGT du site, explique cette demande par l'inflation mais aussi par une perte de pouvoir d'achat des salariés : "L'entreprise autrefois était réputée pour bien rémunérer mais aujourd'hui, on est bien dans la moyenne. Depuis 8 à 10 ans, nous avons un turn-over des salariés, ils ont du mal à recruter, l'attractivité du nom n'est plus là".
Ce que confirme Jean-Marie Cocheteux de la CFDT, "nos grilles salariales sont revenues au niveau de celles de la branche. Nous étions bien au-dessus auparavant".
Face à l'inflation, les syndicalistes réclament "une hausse des salaires et des primes, dont certaines sont gelées depuis 2003- 2004. Ça fait 20 ans", argumentent-t-ils.
D'après Christophe Dutilly, les entreprises Heineken à Marseille (Bouches-du-Rhône) et aux Pays-Bas font face aux mêmes exigences.
Les salariés nordistes réclament le retour de la direction à la table des négociations, avec des propositions. "Le bénéfice net du groupe a augmenté par rapport à 2023, d'une dizaine de millions d'euros, mais comme ils n'ont pas atteint leurs objectifs, ils ne veulent rien lâcher.", commente le syndicaliste.
"Nous avions dans notre cahier de revendication une augmentation générale de 5 % ou de 200 euros", raconte Jean-Marie Cocheteux de la CFDT. "La direction est arrivée avec 0,8 % pour aboutir à 1,7 % et uniquement pour les agents de production. Nous voulons une augmentation des salaires, de tous, les agents de maîtrise et les cadres sont aussi touchés par l'inflation !", proteste Jean-Marie Cocheteux, de la CFDT.
Le site de Mons a le vent en poupe
L'unité nordiste, plus que centenaire est propriété de Heineken depuis 1986. Elle produit à Mons-en-Baroeul 3,1 millions d'hectolitres par an avec près de 300 salariés.
Le géant néerlandais de la bière investit 100 millions d'euros sur le site nordiste, sur 3 ans. Un investissement destiné à accueillir prochainement la production réalisée en Alsace à Schiltigheim (Bas-Rhin). Un site dont la fermeture est prévue fin 2025.
Reconduction
Les syndicats ne se souviennent pas d'un tel mouvement de grève sur le site de Mons-en-Baroeul (Nord). La dernière journée de grève remonte à 2008. Les grévistes ont, cette fois, voté la reconduction pour 24 heures du mouvement.