Ce vendredi soir, 23h59, la campagne du premier tour de l'élection présidentielle sera terminée. Nous avons suivi les militants de différents candidats lors de cet ultime "rush" pour tenter de convaincre les derniers indécis.
Dernier jour de campagne pour les militants lillois. Parti Socialiste (Benoît Hamon), En Marche! (Emmanuel Macron), La France Insoumise (Jean-Luc Mélenchon) et l’UPR (François Asselineau), ils étaient nombreux ce matin à tracter devant le marché de Lille Sud. "Nous n’avons pas le droit d’entrer sur le marché alors on est un peu les uns sur les autres", regrette Céline Deffrennes, militante d’En Marche!. Les soutiens d’Emmanuel Macron distribuent un tract développant les propositions du candidat pour les quartiers populaires. "Ici, les gens se sentent abandonnés par les politiques. Beaucoup, sont encore indécis à trois jours du vote", explique Céline.
Mais aujourd’hui, c’est un jour de campagne particulier après l’attentat survenu hier soir sur les Champs Elysées. "Nous avons tenus à être tout de même sur le terrain, à être au contact des gens. Il ne faut pas baisser les bras pour préserver la démocratie", développe Houmria Berrada, elle aussi à En Marche!. "Mais nous n’avons pas mis nos ballons que l’on met d’habitude", poursuit-elle. A quelques pas, Elies Ben Helal est lui adhérent à l’UPR de François Asselinau depuis 6 ans.
"La démocratie doit continuer à vivre. Nous allons parler aux gens en restant dans notre ligne directrice : on s’attaque aux causes pas seulement aux conséquences : lutter contre la pauvreté mais aussi à l’international contre les guerres illégitimes". Elies va à la rencontre des autres militants, explique son point de vu. "C’est cordial entre nous. Je ne cherche pas à les convaincre mais j’essaye de les informer".
L'attentat des Champs-Elysées dans les esprits...
Pas de militants Les Répulicains ce matin, ils ont suspendu leur campagne suivant le mot d’ordre de François Fillon après l'attentat survenu à Paris, avec la mort d'un policier. Au vu cette actualité tragique, les militants de la France Insoumise ont transformé leur "apéritif insoumis" en rencontre citoyenne "moins festive". Dans l'après-midi, ils faisaient du porte-à-porte dans un autre secteur de Lille-Sud. "Il faut montrer qu’on n’abandonne pas les citoyens à cause de ce qu’il s’est passé hier soir. Il faut aussi les rassurer sur la montée de la haine, du FN, de Fillon", explique Agnès Pinson. D’appartement en appartement, les militants essayent de convaincre les indécis qui sont encore nombreux."Ici, il y a une forte d’abstention. Beaucoup de personnes ne se sentent pas concernée par le scrutin. Nous essayons de leur apporter des solutions en expliquant le contenu du programme et dire ce qui va changer si Jean-Luc Mélenchon est élu", continue Agnès. Cantine gratuite, revalorisation des minima sociaux, sécurité sociale intégrale, les idées plaisent. Les habitants écoutent attentivement et certains semblent même convaincus.
A la Fédération du PS du Nord, c'est un va et vient incessant de militants venus chercher des tracts et des affiches. "Nous avons décidé de continuer à faire campagne malgré ce qu’il s’est passé hier soir. Nous voulions montrer que la démocratie ne s’arrête pas et que c’est la meilleure réponse à donner", indique Alexis Buisson, coordinateur de la campagne de Benoît Hamon dans le Nord. Tract, collage d’affiche, la journée est bien remplie pour les militants. Dylan et Antoine, deux jeunes socialistes repartent du local le coffre remplis de tracts. "Cette activité de terrain est très importante surtout pour cette dernière journée. Ça a toujours une symbolique particulière. Nous allons coller des affiches jusqu’à 23h59", détaille Dylan. En tout, ce sont près de 800 000 tracts qui ont été distribués par la fédération du nord durant cette campagne. "Il reste 30 à 40% d’indécis, il y a encore du travail à faire même à 3 jours du scrutin. Toutes les voies comptent. Pour les primaires, nous avons réussi à convaincre jusqu’à la dernière minute", ajoute Alexis de Buisson. Ici, malgré les sondages défavorables à leur candidat, aucun doute : Benoît Hamon sera au second tour. "Nous préparons déjà le second tour, les langages qu’on aura lundi", assure Alexis.