Les salariés d'Esterra poursuivent leur grève, initiée jeudi pour réclamer une meilleure organisation du travail et le renouvellement d'un matériel "inadapté". Les poubelles des particuliers de la métropole lilloise pourraient ne pas être ramassées cette semaine.
"C'est un ras-le-bol complet", souffle Yves Delannoy, délégué CGT Esterra. Les salariés d'Esterra poursuivent leur mouvement de grève, initié jeudi pour une durée illimitée. Sur le dépôt de Roncq, 70% des employés étaient en grève, ce lundi matin, d'après la CGT.
Les racines de la mobilisation sont à chercher lorsque Esterra intègre le groupe Véolia, multinationale française dont le siège est situé à Paris. "Depuis ce temps, on n'arrive plus à discuter avec la direction. Avant, c'était une entreprise paternaliste, certes, mais au moins on avait un patron à qui parler et qui prenait des décisions rapidement. Maintenant tout est centralisé et tout nous échappe", indique Yves Delannoy.
Parmi les difficultés rencontrées par les employés d'Esterra, des problèmes de paye. "La paye est centralisée à Paris. Et tous les mois, on a des collègues qui ont des erreurs de paye, notamment pour les heures supplémentaires."
Conditions de travail
Le délégué regrette également le manque de dispositions prises par la direction pour permettre aux employés de travailler correctement lors d'épisodes climatiques extrêmes. "Lorsqu'il fait très froid comme en ce moment, ou au contraire lorsqu'il fait très chaud, les collègues viennent travailler, qu'il neige, qu'il gèle... Mais rien n'est fait pour organiser le travail dans de bonnes conditions", poursuit Yves Delannoy.
Reste enfin la question du matériel, neuf, mais parfois inadapté. Le délégué prend l'exemple des fameux camions de ramassage; certains ont une cabine basse, ce qui permet au conducteur de descendre et remonter dans le véhicule à chaque point de collecte, rapidement. Mais d'autres ressemblent davantage à des camions de routiers, avec trois marches pour accéder à la cabine. "Ça leur bousille les genoux. Oui, on a des collègues qui sont de jeunes sportifs. Mais on a aussi des salariés plus anciens qui en souffrent..."
Esterra compte près de 1000 employés. Une rencontre a été organisée entre les délégués du personnel et la direction la semaine dernière, sans parvenir à trouver un accord. En raison de ce mouvement de grève, les poubelles pourraient ne pas être ramassées cette semaine.