Affichage publicitaire : des activistes interpellent la MEL qui reste impuissante contre certains panneaux

Des activistes écologistes ont recouvert une trentaine de panneaux publicitaires à Lille ce vendredi 14 février. Une action pour limiter la publicité, alors que la métropole européenne de Lille (MEL) réglemente l'affichage mais se retrouve impuissante face aux acteurs privés. 

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Vendredi 14 février, pas de Saint-Valentin pour les militants d'Action non-violente COP21 (ANV COP21). Les activistes écologistes ont organisé une action de désobéissance civile dont ils ont le secret : pendant la soirée, ils ont recouvert une trentaine de panneaux publicitaires dans le centre-ville de Lille. 
 



Pour les militants, l'objectif est double : à court terme, montrer leur désaccord face à la mise en place de 160 panneaux lumineux dans les transports en commun prévus en avril 2020 par Ilévia. À long terme, informer la métropole et les citoyens que "la publicité est énergivore parce qu'elle utlise les ressources pour elle-même et pousse à la consommation de manière délibérée", selon Stéphanie Créteur d'ANV COP21. Une pratique "à l'encontre d'un objectif de décroissance", complète-t-elle. 


Le plan de réglementation de publicité de la MEL...


Pourtant, la métropole européenne de Lille (MEL) a adopté en décembre 2019 un réglement local de la publicité intercommunal (R.L.P.I.). Ce texte détermine les lieux et les formes de publicités autorisées dans chaque commune de la MEL. Il est soumis à la décision des maires. 

Ce plan a pour but de "protéger les paysages et les cadres de vie", rappelait Bertrand Belaby, vice-président de la MEL en charge du dossier, au conseil communautaire. Réduire la quantité de publicités certes, mais sans possiblité juridique de l'interdire totalement "au nom de la liberté d'expression".

Sur le papier, le réglement est ambitieux. Côté taille, les panneaux ne peuvent pas excéder 8m2 ni mesurer plus de 2 mètres de long en secteur résidentiel. Pour les grandes publicités scellées dans le sol, ces panneaux ne s'étendront pas sur plus de 25 mètres, contre les 40 mètres tolérés au niveau national. 

... a ses limites


Le point le plus sensible est toutefois une affaire d'éclairage ; qu'il s'agisse des militants ou de la classe politique, chacun se bat contre les panneaux publicitaires lumineux. Ces formes d'affichage sont énergivores selon les activistes, les conseillers approuvent. Désormais, les panneaux lumineux doivent être éteints entre 23h et 7h, contre 1h à 6h auparavant. Seules les enseignes clignotantes des pharmacies ou services d'urgence ouverts de nuit sont tolérées. 

En dehors des centres-villes de chaque commune et de l'intégralité des villes de Lille et Hellemmes où il est interdit pendant cette période, l'affichage lumineux est toléré s'il l'image est fixe et que le support est implanté dans le sol. 
 

Si l'affichage lumineux a été interdit de nuit, pourquoi voit-on encore des publicités éclairées à Lille ? 


Une ville peut agir sur ses encarts publicitaires mais pas sur ceux des entreprises privées. Et les élus s'en souviennent. En 2007, la ville de Lille interdit déjà les éclairages nocturnes mais ne parvient pas à contraindre le Furet du Nord d'éteindre son écran géant sur la Grand Place la nuit. La justice a considéré que l'écran se trouvait à l'intérieur de la vitrine de la célèbre librairie et ne pouvait donc pas être contraint par la mairie. 
 


Et la mésaventure s'est répétée : Ilévia, le réseau de transports en commun de la ville, a signé un accord avec une entreprise privée pour mettre en place 160 panneaux publicitaires lumineux dans les stations de métros et les abribus d'ici avril 2020. "On l'a appris dans un article de La Voix du Nord et on est tombé des nues", a rappelé Martine Aubry pendant le conseil communautaire du 12 décembre 2019, constatant son impuissance. Le maire de Lille a assuré que tout serait fait pour limiter à l'avenir l'affichage lumineux nocturne, citant les deux exemples pour montrer que les moyens d'actions étaient parfois limités. 
 


"On sait que la ville ne peut rien pour Ilévia et que les panneaux seront sûrement mis en place mais notre action était symbolique", explique Stéphanie Créteur. Dans une logique de sobriété, l'activiste préférait que "les panneaux donnent des informations sur les activités de la ville plutôt que de pousser à la consommation, tant qu'ils sont là". 
 

Un appel à projets a été lancé par le ministère de la transition écologique et solidaire 


Quelques jours avant l'action d'ANV COP21, simultanée avec d'autres collectifs dans 25 communes de France, le ministère de la transition écologique et solidaire s'est saisi du sujet. Il organise un concours entre les différents réglements locaux de publicité intercommunaux. Les communes ou intercommunalités peuvent présenter leur plan et le ministère sélectionnera 20 lauréats qui recevront 10 000 euros chacun. 
 

En 2018, 1 722 réglement locaux de publicité communaux ou intercommunaux ont été mis en place en 2018.


 
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