La jeune fille a été retrouvée morte, semble-t-il par suffocation. Un ancien voisin, David R. déjà condamné pour viol et agression sexuelle il y a 22 ans, a avoué les faits.
Le corps d'Angélique, l'adolescente de 13 ans disparue mercredi à Wambrechies, a été découvert vers 1h30 du matin dans une forêt sur la commune voisine de Quesnoy-sur-Deûle, selon le parquet de Lille. Elle est morte d'"asphyxie traumatique" selon le procureur de la République de Lille.
Un ancien voisin déjà condamné pour viol
Un homme de 45 ans, nommé David R, a "très rapidement avoué les faits" après avoir été placé en garde à vue, avance le parquet de Lille. Il s'agit d'un riverain du parc.
Selon nos informations, ce Wambrecitain père de deux enfants et travaillant à Transpole, a été entre 2006 et 2016 le voisin d'Angélique avant de déménager dans la maison, proche de là.
Il avait déjà été condamné en 1996 pour des faits de viol avec arme, attentats à la pudeur aggravés et vol avec violence commis en 1994. Une condamnation qui lui a valu une inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Condamné à neuf ans de prison, il a été libéré en 2000.
Transpole s’abstient de tout commentaire sur cette terrible affaire
L'entreprise Transpole, où travaille le suspect, a réagi ce lundi midi : "la Direction de Transpole et l’ensemble des collaborateurs ont été profondément choqués et touchés d’apprendre le meurtre d’Angélique Six. Ils s’associent à la douleur de la famille et des proches de la jeune fille auxquels ils témoignent leur plus chaleureux soutien."
"Dans la mesure où l’auteur présumé des faits, salarié de l’entreprise, a agi dans la sphère privée et sans lien avec son activité professionnelle, Transpole s’abstient de tout commentaire sur cette terrible affaire."
Un homme "insoupçonnable"
"Tout le monde tombe des nues" a confié le premier adjoint de Wambrechies Michel Sas. "Il paraissait totalement normal, il était serviable, à la fête d'école il aidait... C'était un homme à qui on fait confiance, il était insoupçonnable".
S'agissant d'un homme qu'elle connaissait, il est vraisemblable qu'Angélique, d'ordinaire timide et réservée, l'ait suivi sans se méfier. La jeune fille avait laissé un mot à sa famille disant qu'elle allait rejoindre des amies.
Hier déjà, les enquêteurs de la police judiciaire de Lille avaient entendu un petit garçon de 10 ans affirmant avoir vu Angélique rejoindre un homme près de son domicile.
Décès par "asphyxie traumatique"
Le procureur de la République de Lille Thierry Pocquet a tenu ce lundi après-midi une conférence de presse dans laquelle il a annoncé que le suspect était déféré et qu'une information judiciaire allait être ouverte pour "séquestration de mineur de moins de 15 ans en vue de préparer un crime", "viol sur mineure de moins de 15 ans" et "meurtre sur mineure de moins de 15 ans". Il risque la prison à perpétuité.
Il est également revenu sur le fil des événements : David R, qui était seul mercredi en l'absence de sa famille, s'était procuré des pilules contre les troubles de l'érection ainsi que de la bière à Lille, puis s'était endormi chez lui après les avoir consommées.
À son réveil, vers 16 heures, il est sorti prendre l'air et, arrivé au parc, a vu Angélique et a "a eu envie d'elle". "C'était plus fort que moi, j'étais dans un état second" a-t-il même déclaré auprès des enquêteurs.
La connaissant bien, David R. a alors attiré la jeune fille de 13 ans chez lui en lui faisant croire qu'il avait quelque chose à lui donner pour ses parents. Là, il l'a déshabillée en l'empêchant de fuir, a tenté d'abuser d'elle et a fini par l'étrangler. Une version corroborée par l'autopsie, qui montre que "le décès est lié à une asphyxie traumatique."
"Il a dit que quand elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue" rapporte le procureur.
L'homme a ensuite tenté de l'enterrer dans une forêt à Quesnoy-sur-Deûle, puis sans y parvenir, a abandonné le corps dénudé de la victime dans un fourré. C'est là qu'il a mené les enquêteurs samedi soir, pendant sa garde à vue.
De nombreuses marques de soutien
Ce dimanche, de nombreuses personnes ont apporté leur soutien à la famille et ont rendu hommage à la jeune fille en déposant des fleurs sur les grilles du parc où elle a été aperçue pour la dernière fois.
Pourquoi elle, pourquoi ici, pourquoi eux ?
"Ils se sont effondrés, ils étaient abattus" confiait Carine, une proche de la famille. "Pourquoi elle, pourquoi ici, pourquoi eux ? Ils n'ont pas beaucoup d'éléments..."
Elle était toujours souriante, toujours un petit mot gentil
"Mes petits-enfants jouaient avec cette petite" explique Michel Sas, premier adjoint de Wambrechies, qui note que "les jeunes ont beaucoup de difficulté à comprendre ce genre de choses."
"D'habitude, c'est à la télé, ça arrive quelque part en France et puis là c'est dans votre quartier, chez vous, et on est anéantis" confie une habitante effondrée.
"J'habite au-dessus de chez la victime, elle était au rez-de-chaussée, moi j'habitais au deuxième, et je la connaissais bien" précise un autre riverain "Quand je la croisais dans l'escalier, elle était toujours souriante, toujours un petit mot gentil. Je connaissais son assassin aussi, malheureusement."
C'est double souffrance, c'est double trahison
"Je le croisais tous les matins quand il allait conduire son fils à l'école" témoigne Karine, une amie très proche de la famille qui ignorait tout du passé judiciaire de David R. "Là c'est double souffrance, c'est double trahison."
Marche blanche et appel aux dons
Une marche blanche est également organisée mardi 1er mai à 14 heures devant la mairie de Wambrechies (place du Général de Gaulle). Une urne sera mise à disposition à la mairie et une cagnotte en ligne a également été mise en place pour venir en aide à la famille.
Toute la ville est solidaire de la famille et s'associe à sa douleur
"C'est avec beaucoup d'émotion et de tristesse que nous avons appris le décès d'Angélique. Nous sommes tous frappés d'horreur face à ce tragique événement. Toute la ville est solidaire de la famille et s'associe à sa douleur" a déclaré la municipalité sur son site internet.
Une cellule psychologique a été mise en place dans la commune.