Le Collectif Solidarité Roms de Lille Métropole et les familles présentent sur le terrain des "4 cantons", à Villeneuve d'Ascq, lancent un appel à l'aide. Le Préfet du Nord menace de les expulser sans solution alors que ce terrain, créé en 2010, est légale.
C'est une mauvaise nouvelle pour les 160 personnes de nationalité roumaine et de culture Rom, dont près de 100 mineurs, qui occupent le terrain dit "des 4 Cantons", à Villeneuve d'Ascq. Le Préfet du Nord menace de les expulser alors que ce terrain avait été créé comme "site aménagé et géré par les pouvoirs public" au début des années 2010.
Une "politique d'expulsion sans solution"
Selon le Collectif Solidarité Roms de Lille Métropole, "avec cette décision, le Préfet veut poursuivre sa politique d'expulsion sans solution qu'il mène dans la métropole lilloise depuis sa prise de fonction en juillet 2021, en refusant avec constance d'appliquer l'instruction gouvernementale du 25 janvier 2018 sur la résorption des bidonvilles".
Dominique Plancke, membre du Collectif, explique que "cette instruction prévoyait un traitement individuel des situations, un diagnostic social et pas d'expulsion sans solution. Elle a été appliquée à Lille en 2019. Ça prouve que c'est possible, mais malheureusement, depuis que le Préfet est arrivé, il a décidé de tout arrêter. Il refuse de rencontrer l’association Abbé Pierre, la Ligue des Droits de l'Homme et le Collectif Solidarité Roms de Lille Métropole", soutient ce dernier.
Des conditions de vie qui pourraient se dégrader davantage
Ce terrain, située sur une propriété de l'université de Lille, est "constitué de toilette, gestion des déchets, distribué en eau", précise Dominique Plancke. Mais, selon le collectif, aucun problème de cohabitation n'a été remonté. "Des étudiants et enseignants viennent même faire des animations", justifie le collectif.
"Le terrain est protégé, mais le Préfet fait pression sur l’université pour qu’elle engage des actions juridiques", ajoute Dominique Plancke. Si les familles qui habitent sur ce terrain sont expulsées, "elles vont s'installer ailleurs dans la ville, leurs conditions de vie vont empirer et la précarité va augmenter".
Une rencontre pour évoquer la situation des familles
Ce dimanche une rencontre était organisée avec les familles, leur objectif est "d'expliquer qu’elles ne sont pas attachées définitivement au terrain, mais qu’il faut trouver des solutions pour ces familles qui travaillent et qui ont des enfants qui vont à l’école", conclut Dominique Plancke.