Avec ou sans censure, la grève de ce jeudi 5 décembre 2024 était annoncée. Entre 130 000 et 200 000 professeurs, infirmiers ou policiers se sont mobilisés en France.
Le gouvernement a beau avoir été censuré et renversé, la fonction publique s’est mobilisée. Entre 130 000 et 200 000 manifestants ont défilé en France, selon les chiffres annoncés par la CGT et les autorités.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais aussi, les agents ont battu le pavé. Qu’ils soient professeurs, infirmiers ou policiers, tous avaient une revendication principale : ne plus entendre parler des 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie, proposition présentée par le gouvernement de Michel Barnier fin octobre dans le cadre du plan de lutte contre "l’absentéisme".
"Un jour de carence c’est difficile, mais 3 jours sur des tout petits salaires, ça va pousser des gens à aller au boulot malade", lance Perrine Crinquette, accompagnante d'élève en situation de handicap mobilisée à Lille. "Plutôt que de mettre 3 jours de carence aux fonctionnaires, qu’on retire les 3 jours de carence au privé et qu’on aligne vers le haut, pas vers le bas", ajoute Richard Lorang, aide-soignant. Dans le projet initial, le gouvernement souhaitait ne plus payer les deuxièmes et troisièmes jours des arrêts maladie en rallongeant le délai de carence.
Prêts à se remobiliser "rapidement"
De Calais à Boulogne-sur-Mer, de Dunkerque à Cambrai, les manifestants dénoncent des "attaques répétées" au service public et un "mépris" des gouvernements successifs. Une mobilisation qui a été maintenue malgré la censure du gouvernement Barnier et la démission de ce dernier ce jeudi 5 décembre 2024 dans la matinée.
"Non, il n’y a plus de gouvernement. Mais après, que va-t-il se passer ?", s’interroge Joëlle Philibert, fonctionnaire mobilisée à Cambrai. "C’est pour ça qu’il faut se mobiliser car de toute façon, la fonction publique a déjà perdu".
Défaitiste, mais pas résignée pour autant. À Cambrai comme partout ailleurs dans la région, les manifestants se disent vigilants, prêts à se mobiliser nouveau s’il le faut.