L'ancienne eurodéputée entre dans la course à la tête des Écologistes pour succéder à Marine Tondelier. Karima Delli, critique envers la ligne actuelle du parti, défend une candidature “populaire”, axée sur une écologie plus accessible, après les résultats jugés décevants des européennes de 2024.
La Roubaisienne briguera le poste de secrétaire nationale des Écologistes lors du congrès qui doit se tenir au mois d’avril. Karima Delli, présidente du groupe “Pour le climat, pour l’emploi” au Conseil régional des Hauts-de-France et ex-eurodéputée, entend proposer une candidature “populaire”.
Elle sera ainsi opposée à Marine Tondelier, patronne sortante du parti et élue d’Hénin-Beaumont. “Je porte d’autres idées”, estime Karima Delli, qui pointe l’importance d’avoir des débats au sein du parti : “C’est la démocratie !” Elle affirme par ailleurs être “amie” avec sa rivale – aux côtés de qui elle siège au Conseil régional.
“Je ne comprends pas la ligne de la direction du parti : qu’a-t-on à dire du monde ?”, s’interroge la candidate. “Tout le monde devrait être réveillé par l’électrochoc de l’élection de Donald Trump… Et on ne fait parler que des alliances.”
Sa priorité : les classes populaires
Forte de “près de vingt ans d’engagement écologiste”, Karima Delli martèle son engagement de “ne rien lâcher face à l’extrême droite” et espère faire grimper les scores des écologistes aux élections à venir. Pour elle, les résultats des élections européennes de 2024 n’ont pas été satisfaisants. “Faire 5,5%, alors que c’est notre élection… Ce n’est pas possible !”
Notre représentation de l’écologie politique doit s’adresser à tout le monde, notamment aux plus modestes, qui sont de plus en plus éloignés du vote.
Karima Dellicandidate au poste de secrétaire nationale des Écologistes
Pour elle, la grande priorité doit être “les classes populaires”. Karima Delli déplore l’entre-soi de son parti. “L’écologie ne doit pas faire peur. Notre représentation de l’écologie politique doit s’adresser à tout le monde, notamment aux plus modestes, qui sont de plus en plus éloignés du vote”, affirme-t-elle. “Les citoyens attendent énormément de l’écologie !”
L’une de ses premières propositions est ainsi la mise en place d'une “parité sociale”. "On a une dynamique de pouvoir et de domination entre les classes sociales. Quand vous regardez aujourd'hui l’Assemblée nationale, on a moins de 5% de députés issus des classes populaires", avance la candidate. "La volonté, c’est que les partis, et notamment le nôtre, s’imposent de mettre des personnes issues de classe populaire dans les prochaines listes." L'objectif, pour Karima Delli : "Leur donner la parole et déployer des politiques publiques qui répondent à leurs besoins."
Une élection fin avril
Secrétaire nationale des Ecologistes depuis 2022, Marine Tondelier a annoncé dès le mois d'octobre 2024 sa candidature à sa réélection. En plus de Karima Delli, d'autres voix s'élèvent pour prendre sa succession à la tête du parti Écologiste : Harmonie Lecerf, adjointe au maire de Bordeaux en charge de l’accès au droit et aux solidarités, entend elle aussi défier la patronne des Verts. Le vote des militants se déroulera du 24 au 26 avril, après un long processus interne.