Les ateliers d'auto-réparation de vélos "Les mains dans le guidon" se multiplient dans la métropole de Lille... et peut-être au-delà

Les ateliers d'auto-réparation Les mains dans le guidon sont déjà bien connus des cyclistes de la métropole lilloise. Désormais, ses deux co-fondateurs voudraient développer le concept au-delà des frontières régionales

Depuis quelques mois, le vélo prenait la poussière dans sa cave. "Alors que c’est un super vélo de route, il date de 2019" concède Jules. Depuis deux jours, il travaille dans le local Les Mains dans le guidon, à Wazemmes, pour le réparer. "Là j’ai changé la cassette, la transmission… Il faut refaire pas mal de choses" observe le trentenaire. Derrière le comptoir d’accueil du local, Eva, employée de l’enseigne observe, curieuse. Elle sort de ses tiroirs une clé spéciale puis s’avance vers Jules : "tiens, je l’ai réglée, tu n’as plus qu’à serrer, mais pas trop." Si Jules est déjà bricoleur et fin connaisseur du fonctionnement d'un vélo, il admet tout de même : "c’est toujours bien d’avoir des conseils, de se sentir entouré et d’avoir de l’aide. Et puis, chez moi, je n'ai pas la place de bricoler comme ça."

Si Jules destine sa réparation à des sorties sportives à vélo, à quelques mètres de lui, il y a Pathé, qui lui répare son vélo de ville. Et il admet ne pas connaître grand-chose au bricolage. Alors c’est Grégoire, l’un des deux fondateurs du concept, qui l’aide. "Avec la pince là, tu prends le câble du dérailleur et tu tires de l’autre côté jusqu’à ce que le câble ressorte. Je te montre" conseille Grégoire. Ici, le client met forcément les mains dans le cambouis, c’est le concept.

"C’est un atelier d’auto-réparation. Les gens réparent leur vélo eux-mêmes. Nous, on fournit juste les outils et nos conseils. Certains ont vraiment besoin d’être aidés, d’autres se débrouillent très bien tout seul et on n’a plus qu’à vérifier" , développe le chef d'entreprise.

Quatre ateliers dans la métropole lilloise

La cotisation coûte 10 euros pour une journée ou 36 euros pour une année. Il est possible d’acheter des pièces détachées neuves ou d’occasion sur place. Partout, du matériel, des selles, des pneus, des cadres, des chambres à air… Le paradis des amateurs de vélos. Si bien que beaucoup de cyclistes de la métropole ont déjà bien identifié le concept et cela, peu importe le niveau de cyclisme ou de bricolage. "Tout le monde peut venir réparer son vélo soi-même" scande Grégoire.

Face à l’engouement, l’entreprise a même décidé de s’organiser en franchise. Quatre ateliers sont déjà ouverts dans la métropole. "Quelques années après l'ouverture de notre premier local, en 2016, on a eu beaucoup de demandes pour rejoindre le groupe. C'est comme ça qu'on a eu l'idée de la franchise" se souvient Renaud Verhaeghe, l'un des deux co-fondateurs de l'entreprise. L'une de ces franchises vient tout juste de déménager à Hem."On a un coin cosy ici, où les gens peuvent télétravailler, boire un café, prendre une pause. Là, c’est la boutique de pièces et enfin ici, il y a l’atelier bien sûr" pointe du doigt Sébastien Slusarczyk, propriétaire de la franchise.

"On veut que certaines choses soient respectées comme l'accueil du public"

Renaud Verhaeghe, co-fondateur "Les mains dans le guidon"

Les trois piliers de la marque "Les mains dans le guidon" sont bien identifiés. "On n’est pas une franchise industrielle avec un cahier des charges très strict, mais quand même, on veut que certaines choses soient respectées, comme l’accueil du public avec un espace détente, ça fait partie de notre identité", développe Renaud Verhaeghe. Ainsi, des marqueurs sont visibles dans toutes les enseignes. "Les établis en bois comme ça, on les retrouve partout. On a aussi une liste de fournisseurs partenaires transmise par l’entreprise, les mêmes outils…" développe Sébastien. Et il y a bien sûr l’enseigne, Les mains dans le guidon. "Quand on ouvre un commerce avec cette enseigne, on est déjà identifié, ça aide. Et on est aussi accompagné par la maison mère dans nos choix, c’est rassurant." Un compromis entre liberté et sécurité selon Sébastien. Passionné de vélo, il voulait se lancer dans l’entrepreneuriat et ouvrir sa boutique. La franchise a donc été un coup de pouce. 

Dépasser les frontières de la métropole de Lille

Après neuf années d'existence, le concept a fait ses preuves et fonctionne bien dans les alentours de Lille, au point que Renaud et Grégoire songent à l’exporter au-delà de la métropole. "Il y a des projets en cours, des discussions" concède Renaud, mystérieux. D'autres ateliers pourraient ouvrir dans la région, d'abord. Et même au niveau national, dans des villes comme Nantes ou Rennes, où beaucoup d’habitants se déplacent à vélo, comme à Lille et où les publics sont comparables. "Ce serait bien de développer ces franchises partout en France, de pouvoir apporter ce système qui fonctionne ici. Il n’y a pas de raison que ça ne marche pas" sourit Renaud, optimiste. L’année 2025 pourrait donc être une période de développement pour Les mains dans le guidon, sur la route du succès.  

D'autres concepts similaires existent déjà dans la métropole lilloise : Les Jantes du Nord, Atelier Babet ou Le moulin à Vélos proposent des services similaires.