Quinze jours après les perquisitions au siège de la France Insoumise, son leader a consacré une bonne partie de son discours à sa défense.
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a tenté mardi soir, lors d'un meeting à Lille, de reprendre la main en jouant la carte du "peuple" face à la "persécution politique" dont il se dit victime.
Quinze jours après les perquisitions menées au siège de LFI et à son domicile dans le cadre de l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle, le député des Bouches-du-Rhône avait mis le cap sur le Nord pour sa première expression publique face aux militants.
Fin du meeting à #Lille. Salle comble et plus de 15 000 personnes sur les réseaux sociaux ! Bravo et merci !#JLMLille pic.twitter.com/Vy862zchkd
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 octobre 2018
Dans un théâtre Sébastopol bondé (quelque 1.300 places assises), celui qui est arrivé largement en tête à Lille au premier tour de la présidentielle de 2017 (30% devant Emmanuel Macron, 25%) a de nouveau dénoncé une "persécution politique".
"Nous ne sommes coupables de rien", a-t-il répété, jugeant "inacceptable" que LFI ait eu droit au même traitement que "le grand banditisme" ou "le terrorisme".
"La question, ce n'est pas ma colère. Ça suffit, les leçons de comportement de ces messieurs et dames bien élevés (...) Une meute s'est jetée sur nous avec une joie glapissante", a -t-il lancé, alors que l'assistance a scandé, à plusieurs reprises, "Résistance".
Le "combat" des européennes
Mais le leader de LFI n'a pas voulu consacrer l'essentiel de son discours d'une heure et demie à ses déboires judiciaires. Il s'est surtout projeté dans "le combat" des élections européennes de mai, en faisant du président de la République, qui a "humilié" et "appauvri le peuple", son adversaire direct.
"Au départ, je l'ai vécu comme une injustice, donc je comprends la colère", déclare Blandine Delebarre, militante de 57 ans. "Mais j'ai un doute quant à l'expression de la colère et à l'image négative que ça donne de La France insoumise."
Selon un sondage Elabe publié la semaine dernière, 64% des Français -et 49% de ses électeurs de 2017 - se disaient choqués par l'attitude de Jean-Luc Mélenchon.