Pour "se lâcher" sans "avoir peur", un bar propose des soirées réservées uniquement aux femmes à Lille

Le Zep Bar a lancé au mois de janvier un nouveau rendez-vous hebdomadaire dans la rue Solférino de Lille (Nord) : des soirées réservées uniquement aux femmes. Derrière ce projet, l'envie de proposer un événement qui permette aux femmes de profiter pleinement de leurs soirées.

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"Cette idée m'est venue en tant que femme, tout simplement". Du haut de ses 25 ans, Clara Piechel est aux commandes du Zep Bar de Lille depuis le mois de décembre seulement. Et pourtant elle est arrivée avec des projets plein la tête, dont celui de développer une soirée uniquement réservée aux femmes.

L'ambiance lors d'une soirée 100% filles du Zep Bar de Lille. © Revitaerk

"Je trouve qu'il n'y a pas assez de lieux où on peut être entre nous, où on ne va pas se faire draguer lourdement, où on peut être entre copines et où on peut se lâcher", raconte-t-elle. "Je voulais un lieu où les nanas peuvent se retrouver dans un bar, fumer une cigarette et laisser leur verre sans avoir peur d'y retrouver de la drogue."

C'est ainsi qu'est née l'idée de proposer une soirée 100% féminine, tous les mercredis dans ce bar de la rue Solférino de Lille. D'autant plus que le sentiment d'insécurité dans les soirées lilloises, mais aussi en France, se confirme régulièrement par des cas d'agression et d'administration de drogue à l'insu des victimes. En témoigne le mouvement "Balance ton Bar" qui recense depuis plusieurs années les cas d'agression dans le milieu festif, une grande partie du temps perpétrés par des hommes.

Des femmes à tous les échelons

Si la soirée est réservée à la clientèle de genre féminin, le staff l'est aussi. "Toutes les personnes qui travaillent avec moi, les danseuses, les photographes, les videuses... toutes sont des femmes", poursuit Clara Piechel. "C'est pour montrer que ça peut totalement se faire, dans tous les corps de métier il y  des femmes. J'essaie de donner la parole, mais aussi une position, à toutes ces femmes."

Toute la soirée est également gérée par des femmes, comme ici derrière les platines. © Revitaerk

Cette non-mixité revendiquée est une manière de faire la fête sans pression, mais aussi de libérer la parole. "Parce qu'en société, on n'a pas forcément la possibilité de le faire. Ici personne ne te juge et on te croit", souligne la responsable. "On est animées par l'idée d'essayer d'ouvrir le débat, via le dialogue et le vécu des clientes. L'idée, c'est d'avoir un bar pour parler de choses qui nous concernent toutes".

La première soirée "girls only" ('filles uniquement', en anglais), a eu lieu le 22 janvier 2025, et les retours sont positifs. "Beaucoup de filles m'ont dit que c'était trop chouette de se retrouver qu'entre filles et que ça faisait du bien". Mais du côté de la clientèle masculine, l'idée peine plus à convaincre. "Ils me demandent « à quand la soirée que pour mecs ? ». Mais je ne pense pas qu'une soirée 100% hommes marche très bien. Il faudrait déjà qu'ils sachent communiquer entre eux", s'amuse la responsable.

Affiche de la première soirée 100% filles du Zep Bar de Lille. © Capture d'écran

Des soirées qui se développent en France

Si pas (ou peu) d'équivalent n'existe à Lille, les soirées girls only se développent partout dans le pays. La soirée référence à ce sujet, c'est La Bringue, autoproclamée "la plus grosse soirée réservée aux meufs !". Au mois de février, le collectif propose par exemple une soirée "Sans Valentin", un pied de nez à la célébrissime Saint-Valentin.

Mais ces rassemblements en non-mixité ne sont pas exempts de risques. La soirée d'Halloween de La Bringue à Paris a par exemple été visée par des hommes armés de mortiers d'artifice, en 2024. Clara Piechel, du Zep Bar, est donc bien consciente que ses soirées pourraient aussi être la cible de violences, il n'y a pas de "risque zéro".

Au programme des soirées 100% féminines du mercredi au Zep Bar : de la musique (shatta, reggaeton, techno, dancehall...) et des cours de danse. À l'avenir, Clara Piechel espère mettre en place des exercices d'écritures et des soirées open mic, afin de trouver "une approche différente de l'expression pour que chacune s'y retrouve." Prochain rendez-vous prévu ce mercredi 5 février.

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