Eric Dillies, patron du FN à Lille et conseiller régional des Hauts-de-France, a déclaré vendredi dans un communiqué sa candidature à la présidence du FN face à Marine Le Pen, tout en lui demandant de "reporter l'échéance du dépôt de candidature", prévue samedi.
"Élu de terrain et militant de notre mouvement depuis 30 ans, j'ai décidé de me présenter à la présidence du Front national. Il ne peut exister d'élection crédible sans choix. Or, nous sommes à quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures et il n'y a pas, pour le moment, d'autre candidat que la présidente sortante", affirme M. Dillies.
"Je demande donc au Front national et à sa présidente, Marine Le Pen, de reporter l'échéance du dépôt de candidature et d'en changer son mode de parrainage. Ainsi, seront mises en place les conditions nécessaires au vrai débat démocratique dont notre mouvement a besoin pour accomplir sa refondation",souligne-t-il. Actuellement, il faut le parrainage de vingt secrétaires départementaux FN (les "SD"), pour être candidat à la présidence du parti. "Pour être valides, ils doivent être réceptionnés par le Secrétaire général d'ici le samedi 21 octobre 2017 inclus. A ce jour, seule Mme Marine Le Pen a fait acte de candidature" précisait un communiqué du FN le 21 septembre.
"Questions existentielles"
Le congrès est prévu les 10 et 11 mars à Lille. "Je n'ai pas l'impression qu'il y aura beaucoup de candidats", souriait récemment un dirigeant interrogé par l'AFP. Les conditions sont "extravagantes. Comme en plus, on a toujours dit que les SD étaient les préfets du FN..." Selon l'élu lillois, "nous ne pouvons plus écarter des débats les questions essentielles et trop longtemps éclipsées que sont la liberté, la famille, la défense des classes moyennes, l'hyperfiscalité, la préservation de notre vocation culturelle et spirituelle qui s'enracine dans notre histoire chrétienne et qui fait de la France une exception dans le monde".
"Enfin, je vous demande à tous de réfléchir à la question suivante : alors que tout nous donne raison aujourd'hui, comment se fait-il que nous ne soyons pas majoritaires dans le pays ?", insiste-t-il encore, cinq mois après la large défaite au second tour de Marine Le Pen. Celle-ci a régulièrement souhaité que des candidatures à la présidence du FN émergent face à elle. En novembre 2014, au congrès de Lyon, elle avait été réélue avec 100% des voix et 53% de participation sur les 42.100 adhérents alors à jour de cotisation.