VIDÉO. "Il y a de plus en plus de nouvelles personnes à la rue" : une nuit de maraude avec le Samu Social de Lille

En période hivernale, 760 places s'ajoutent au 18 000 places d'hébergement disponibles dans le Nord Pas-de-Calais. Un nombre insuffisant pour pallier les nombreuses demandes. Le Samu social, aux côtés du 115, organise des maraudes pour venir en aide aux personnes sans abri. 

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"Il y a de plus en plus d'appels, de plus en plus de nouvelles personnes à la rue, de plus en plus de nouvelles inscriptions", déplore Mike Safouane, écoutant au 115. Il reçoit les appels de personnes en recherche d'hébergement pour la nuit et les aider à trouver une solution. 

Chaque début de soirée, avant de partir en maraude, le binôme du Samu social consulte le 115 pour prendre connaissance du nombre de places restantes. Ce soir, il reste une place à l'abri et deux places en urgence en diffus. Derrière ces termes techniques, le constat est très clair : il reste très peu de places.

"C'est vrai qu'en ce moment, on n'a pas beaucoup de places, pas beaucoup de solutions à donner aux personnes", regrette Jean-Luc Mendolia, agent d'accueil et de conduite au Samu Social.
 



Il essaye d'expliquer cette situation à Rabi, un homme sans domicile. Il les a appelés pour recevoir une couverture pour la nuit. Cela fait quatre mois qu'il contacte le 115 tous les soirs pour espérer dormir au chaud mais, sans résultat. Il se désespère : "à chaque fois que j'appelle, ils me disent qu'il n'y a pas de place [...] ".

Il repart, sa couverture sous le bras, à la recherche d'un lieu où il serait abrité. "Je vais tourner et dès que je verrai un parking ou une place où il n'y a pas de vent, j'irai me poser là-bas". 
 

Le signalement des particuliers, un élément indispensable pour le Samu social 


Dans une nuit noire et humide, les deux maraudeurs retrouvent Moustapha. Il dort à l'arrêt de bus. Contrairement à Rabi, il n'a pas eu besoin d'appeler pour que le Samu social vienne le voir car il est déjà connu par leurs services.

 

Mais parfois ce sont des particuliers qui appellent le 115 pour signaler la présence d'une personne sans abri. "Ces signalements spontanés ont une double fonction", explique Gautier Huglo, infirmier du Samu social. "Ils nous permettent de rencontrer de nouvelles personnes et de localiser des personnes que nous connaissons déjà mais qui sont nomades, qui changent régulièrement de lieu de vie". 

L'équipe du Samu social doit aussi s'adapter aux différents profils des personnes en recherche d'hébergement comme Eugène, exilé venu d'Afrique. "On sait qu'il va y avoir des problématiques qui vont être déterminantes dans l'entrée ou non en logement. C'est quand même [...] l'issue de les rapprocher du droit commun et aussi les faire intégrer soit des hébergements soit des logements". 

 
Quelle différence entre le 115 et le Samu social ?
En 2011, une plateforme unique d'accueil, d'orientation et de suivi des demandeurs d'hébergements est mise en place. Le 115  et le Samu social travaillent conjointement à son fonctionnement et ont le même financeur : l'Etat par l'intermédiaire de la DRIHL, la direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement. Mais ces deux organismes n'ont pas la même fonction : 
  • Une grande part de l'activité des travailleurs sociaux du 115 est de répondre aux nombreux coups de fil. Ils évaluent la situation de la personne et la mettent en lien avec une association ou un établissement qui pourra l'héberger pour une nuit ou plus. En plus de ce rôle d'"écoutant", le 115 a une mission de veille sociale. Il tente d'anticiper les demandes d'hébergement et de cerner les profils des personnes hébergées pour les accompagner au mieux et justifier des demandes de financement à la DRIHL. 
  • Le Samu social organise des maraudes, à la rencontre de personnes signalées par le 115 ou repérées par les équipes. Ils distribuent des boissons chaudes, des couvertures. 
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