Trois plaintes d'étudiants pour "coups et blessures" ont été déposées à Lille visant des militants d'extrême gauche dans un climat de tension entre les anti-fa et l'ultra droite.
"Deux plaintes pour coups et blessures ont été déposées mardi : une par un étudiant de la fac (de droit, ndlr) pour violences commises le (lundi) 26 soir selon lui par plusieurs jeunes d'extrême gauche présents devant la fac, puis par un groupe plus important", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la préfecture.
"Il se reconnaît comme appartenant à Génération Identitaire tout en niant avoir fait quoi que ce soit pour provoquer ces militants", a ajouté cette source, précisant qu'une enquête était en cours.
La deuxième plainte déposée est celle d'un étudiant de l'université "qui a affirmé aux policiers avoir été tabassé mardi soir dans la fac par des militants d'extrême gauche après avoir émis un avis contraire au souhait des personnes présentes d'occuper la fac", selon la même source. "Je suis sorti des cours vers 18h20, je passais dans la cour de l'Université quand une quinzaine d'individus m'ont pointé du doigt avant de me sauter dessus et de me rouer de coups", explique l'étudiant, qui préfère rester anonyme.
"Contrairement à ceux qui étaient dehors, ceux qui m'ont agressés avaient le visage découvert mais je ne les connaissais pas. Apparemment plusieurs personnes sans carte d'étudiants ont pu rentrer dans l'enceinte de la fac, avec le consentement du doyen", poursuit le jeune homme, qui pointe du doigt des "problèmes de sécurité".
Plus tôt dans la soirée, alors que le rassemblement débutait à l'extérieur du campus, c'est Pierre-Antoine Watremez, responsable de l'UNI à Lille, qui explique avoir été agressé par un groupe de militants cagoulés.
Je viens de porter plainte contre mes agresseurs d’extrême-gauche.
— Pierre-Antoine Watremez ن (@WatremezPA) 28 mars 2018
"Quand je suis arrivé devant la fac un groupe se disant antifa m'a demandé de dégager puis ils m'ont sauvagement agressé", avance l'étudiant. "Ils m'ont poursuivis dans la rue d'à côté et m'ont roué de coups", poursuit Pierre-Antoine Watremez.
Rassemblement en réaction à de précédentes violences
Mardi en fin d'après-midi, environ 200 étudiants ont participé à un rassemblement devant la faculté de droit de Lille dénonçant des violences provoquées selon eux par des militants d'ultra droite lundi soir. De brèves échauffourées ont éclaté quelque temps après le début du rassemblement, visiblement entre des "anti-fa" et des militants d'ultra droite, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sur demande des autorités universitaires, la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) a mobilisé lundi soir et mardi soir "de nombreux moyens pour sécuriser la fac puis la manifestation non déclarée dans les rues de Lille", selon la préfecture. "Ces mêmes policiers ont été ensuite copieusement insultés par ces manifestants qu'ils protégeaient", a ajouté cette source.
Manifestation en cours
Mercredi après-midi, une manifestation doit avoir lieu dans le centre-ville de Lille, notamment "contre les interventions policières et fascistes sur les campus universitaires". Pour des "raisons de sécurité", le président de l'université Jean-Christophe Camart a confié avoir demandé "de fermer cet après-midi l'université" de droit.
La maire de Lille Martine Aubry avait dénoncé les violences de lundi soir dans le quartier populaire de Moulins où est située cette université. "Les menaces et violences d'une poignée d'identitaires contre les étudiants de la fac de droit hier soir sont intolérables et doivent être sanctionnées", a écrit l'élue socialiste sur Twitter.