VIDÉO. Coronavirus : au MIN de Lomme, aucune rupture de stock mais un marché au ralenti

Deuxième marché de gros de France, après Rungis, le Marché d’Intérêt National de la métropole lilloise est le hangar à fruits et légumes de la région. S’il ne rencontre pour le moment aucun problème d’approvisionnement, depuis les mesures de confinement, il tourne au ralenti.

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Des grossistes du MIN de Lomme ont fermé, faute de clients. Et des mesures de sécurité ont été prises pour éviter trop de proximité entre les commerçants.
 
En temps normal, à 7h du matin, les allées du MIN de Lomme grouillent de monde. En fin de semaine dernière, la vingtaine de commerçants présents se tiennent à distance les uns des autres.

Didier Delmotte, son directeur général, se promène tranquillement au milieu des cagettes et des transpalettes : "D’habitude, vous avez des centaines et des centaines de personnes. Aujourd’hui, il y a un certain rythme qui s’est mis en place, parce qu’on a organisé les choses de telle sorte qu’il y ait une sécurité assurée pour nos clients, mais aussi pour les 500 salariés qui travaillent ici", rapporte-til.
 


Pas de masques, mais des gants


Une activité plus calme, mieux encadrée. Chez Yves Mustel, le président des 80 grossistes du MIN, il faut appeler avant de venir chercher ses fruits et légumes. L’entrée des clients est limitée.

Les distances de sécurité respectées. Pas de masques, mais des gants, faute de mieux. Les produits ne manquent pas encore, mais il s’inquiète forcément pour l’avenir : "On commence à avoir de légers soucis d’approvisionnement, effectivement. De France, comme d’Italie et d’Espagne. Car il y a moins de gens dans les champs à cueillir, en raison de la maladie. Et on commence à avoir des marchandises en moins, des produits qui commencent à manquer".

Pas d’inquiétude pour autant : les frigos sont pleins. "Il y a de tout, en quantité !", assure M. Mustel. Les prix ont bien augmenté de 10 à 15%. Mais cette hausse serait due au coût du transport.


"Catastrophée"


Au MIN d’Angers, cinq grossistes ont décidé de brader leurs produits aux particuliers. Une mesure exceptionnelle et temporaire, on en est encore loin à Lomme.

Certains ont certes dû baisser leur rideau : ceux qui vendaient des marchandises exclusivement aux restaurants et aux cantines scolaires. Et puis, bien entendu, les grossistes en produits non alimentaires.

"J’ai vu une dame pleurer. Son camion était chargé de fleurs. Elle arrive là… Pas pouvoir décharger, pas pouvoir vendre ! La dame, elle était catastrophée", nous raconte un habitué du marché.

La crainte majeure, en ce moment, c’est surtout de ne pas pouvoir écouler son stock. Eric Motscha, vendeur ambulant, dépité, vient rendre une  partie de la marchandise achetée la veille.

Il travaille sur cinq marchés de la région, dont deux ont été annulés sur décision des maires : "Je ne comprends pas, on essayait pourtant de respecter les consignes de sécurité. Les gens à plus d’un mètre de distance, on travaillait avec des masques, des gants… Comme les marchés sont interdits, j’ai des grossistes qui ont eu la gentillesse de reprendre un peu de ma marchandise".

Malgré une circulaire de l’Etat enjoignant les maires à maintenir leurs marchés ouverts, les professionnels craignent des fermetures en cascade. Une aberration selon eux. "Il faudra m’expliquer en quoi c’est plus dangereux d’aller sur un marché, en plein air, que dans un supermarché !", s’énerve Yves Mustel.


Plus de commerce de proximité


Dans les petites localités, les particuliers sont justement à la recherche des primeurs de quartier.

Thomas Delautel, un commerçant de Santes (commune du Nord de 6000 habitants), nous dit même avoir vu son chiffre d’affaires grimper en flèche en quelques jours : "On se rend compte que les gens se tournent vers les commerces de proximité parce qu’ils sont confinés chez eux. On se retrouve avec un nombre de personnes qui augmente fortement en ce moment".

Clients et grossistes du MIN de Lomme s’adaptent comme ils peuvent à une situation inédite et extraordinaire. Les habitants du Nord Pas-de-Calais auront toujours besoin de manger. Ils espèrent pouvoir continuer à les nourrir.

 
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