Comment les habitants d'une commune à cheval sur la frontière se préparent-ils au match France-Belgique ? C'est ce que nous sommes allé demander aux suporters de Gognies-Chaussée.
C'est le seul village où on peut avoir un pied dans chaque pays : bienvenue à Gognies-Chaussée. Seule une route départementale fait office de frontière entre les deux parties de la commune.
Dans ce village, les 1 200 habitants voient tout en double : "La poste, la mairie, les cimetières... Sauf l'église qui est pour les deux communes, et tout le monde s'entend très bien !", confie Arlette Laurent, une habitante côté belge.
Aux fenêtres des maisons et des bâtiments publics, les deux drapeaux se côtoient. Entre les habitants, il n'y a pas de rivalité, même si chacun y va de sa taquinerie. "T'as déjà vu un coq qui mange un diable ?", lance un habitant vêtu des drapeaux belges et français. "Tu vas voir ce soir, ce sont les diables qui vont manger les coqs !"
Côté belges, les supporters sont bien loquaces. Mais côté français, on ne se laisse pas faire non plus : "Les Belges sont entraînés par un ancien joueur français : Thierry Henry. Heureusement qu'il a pris des techniques françaises", rétorque Chantal Saint-Paul, une habitante.
Quelle équipe mangera l'autre ? Avant le match, les gérants d'un restaurant de Gognies-Chaussée ont décidé de mettre tout le monde d'accord. Ils attendent 300 supporters ce soir.
"On est en train de tout préparer et on a choisi de mettre les deux drapeaux. On a aussi des accessoires pour les deux supporters", explique Karim Agag. "Que ce soit la France ou la Belgique, on fera la fête. En plus, en finale, on aura un des deux pays donc dimanche, c'est sûr qu'on fera aussi la fête", reprend sa femme, Lilia Agag.
Avant l'objectif final, à Gognies-Chaussée, les supporters quels qu'ils soient ne manquent pas de fair-play.