Un rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) alerte sur une sécheresse précoce. Dans le bassin Artois-Picardie, les faibles précipitations de ce début d’année ont précipité une baisse des nappes phréatiques.
"La situation des nappes phréatiques est à surveiller", selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Pour cause, depuis le mois de février, le risque de sécheresse est accru dans le pays. Les pluies insuffisantes de ce début d’année ont fortement impacté l’état des nappes. Dans le Nord de la France, si elle n’est pour l’instant pas critique, la situation pourrait se dégrader dans les semaines et mois à venir.
La vidange des nappes phréatiques a 3 mois d'avance
La période de vidange des nappes phréatiques, c’est-à-dire la baisse des niveaux d’eau, a débuté dès février avec deux à trois mois d’avance selon le BRGM. L'organisme s'inquiète de la situation des nappes phréatiques dans son dernier rapport.
Contrairement au sud de la France, dans le Nord, les niveaux des nappes phréatiques sont encore dans la moyenne. "La phase de recharge des nappes souterraines se poursuit encore sur certains secteurs alors que la phase de vidange s’amorce sur d’autres", explique La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) dans son bulletin de situation hydrologique du bassin Artois-Picardie du mois de mars 2022.
Seulement, les niveaux d’eau dans les nappes du bassin Artois-Picardie sont majoritairement à la baisse : "Sur les deux-tiers Nord du territoire, la vidange se confirme sur l’ensemble des nappes. Les nappes réactives sont en baisse depuis février, du fait de l’absence de pluies efficaces notables. Les tendances des nappes inertielles s’inversent courant mars et les niveaux sont généralement en baisse", alerte le BRGM. Même chose pour les débits des cours d’eau de la région, qui au mois de mars, étaient tous en baisse.
Une situation qui risque de s’aggraver dans les mois à venir et qui inquiète déjà certains agriculteurs. "Ça a déjà un impact sur les semis des cultures qu’on vient de mettre en place au début du printemps, le lin, le maïs...", explique Marie-Françoise Lepers, éleveuse et polycultrice à Belloy-sur-Somme. "Si on a un mois de mai sans eau, ça va être assez critique. Concernant l'élevage, pour l'instant, nous n'avons pas de souci, mais s'il ne pleut pas, il n'y aura plus d'herbes pour les pâtures", continue l'agricultrice.
Des records d’ensoleillement au mois de mars
Au mois de mars 2022, le Nord de la France a connu peu de précipitations. La Dreal parle même de "précipitations très déficitaires" :
Avec 12 à 15 jours très ensoleillés, le mois prend la première place des mois de mars pour plusieurs points de mesure du bassin. On note sur le mois de mars des records d’ensoleillement.
Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement
Saint-Quentin dans l’Aisne a connu le mois dernier pas moins de 15 jours d’ensoleillement. Le dernier record pour la commune remonte à mars 2011 avec 14 jours d’ensoleillement. Bien que le soleil soit plaisant, quelques pluies seraient les bienvenues afin d’améliorer la situation.