Dans sa dernière étude, Santé Publique France s'est penchée sur les impacts sur la santé de la pollution de l'air dans trois métropoles : Lille, Montpellier et Rouen. Si les actions de ces dernières ont permis d'améliorer l'air que l'on respire, l'impact des particules fines sur la santé reste indéniable.
En 15 ans, la quantité de particules fines dites "PM2.5" a baissé de 41% dans les Hauts-de-France et de près de moitié dans la seule Métropole de Lille.
Encourageante, cette statistique issue du dernier rapport de Santé Publique France ne doit pas occulter une réalité : "100% de la population est exposée à des concentrations supérieures à la recommandation de l'OMS pour les particules PM2.5", tempère Atmo Hauts-de-France qui a également travaillé sur ce rapport.
Les Hauts-de-France particulièrement exposés aux particules fines
D'un diamètre inférieur à 2,5 µm, la particule fine "PM2.5" peut être relâchée dans l'air par le chauffage du bois, le trafic routier ou encore les activités de chantier. "La région HdF [Hauts-de-France, NDLR] se situe parmi les régions ayant des concentrations en PM2.5 parmi les plus élevées", souligne le rapport.
Si l'on compare les concentrations mesurées dans les Hauts-de-France avec les régions Normandie et Occitanie, la région nordiste obtient des résultats supérieurs d'environ 10% par rapport aux autres en 2022 et 2023.
Un enjeu de santé publique
Ces relevés de particules fines dans l'air de la région ont permis de dresser une évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS). Si l'air s'est assaini ces 15 dernières années, ce n'est pas suffisant pour les auteurs du rapport : "L'amélioration de la qualité de l'air n'est pas seulement un enjeu environnemental, c'est une priorité de santé publique."
Nocives pour l'organisme humain, les particules fines peuvent impacter la santé respiratoire, mais aussi cardiovasculaire des personnes qui les respirent. L'OMS a dressé, en 2021, des seuils de référence recommandés pour limiter les impacts d'une exposition à ces particules. Par an, ce seuil de référence pour les PM2.5 est de 5µg/m, soit plus de la moitié des concentrations annuelles mesurées dans les Hauts-de-France.
Si ces seuils étaient respectés dans la MEL, "965 décès, soit 11,7% de la mortalité, seraient évités", poursuit le rapport.
Pour endiguer cette question de santé publique, l'Europe vient d'adopter une nouvelle directive qui vise à baisser les seuils de polluants dans l'air, "sans pour autant baisser ces seuils jusqu'aux recommandations de l'OMS", déplore le rapport d'Atmo et de Santé Publique France.