Il y a deux ans, l'équipe de 3e division Van Rysel Roubaix a failli disparaître. L'équipe est aujourd'hui accompagnée d'un nouveau sponsor et, malgré un budget trente fois moins important que les meilleures équipes mondiales, les roubaisiens s'entraînent dans les mêmes conditions en Espagne. Coup de projecteur sur cette petite équipe aux grands moyens.
Sous tous les angles, sous toutes les coutures, les douze coureurs de l'équipe roubaisienne Van Rysel se prêtent à l'exercice de la séance photo. Dans leurs tenues de coureurs, les sportifs ont le Nord incrusté sur le maillot : leurs nouvelles chasubles font un clin d'œil à l'histoire de leur ville, avec une référence au vitrail de la Piscine de Roubaix floqué dans le dos.
"L'équipe a une grosse identité dans le Nord, elle est très connue. Donc forcément on ressent une grande fierté à porter ce maillot." Vainqueur d'une étape sur le Tour de l'Ain en 2024, Rémi Capron contemple le nouveau maillot, de la fierté dans le regard.
Pour compléter la nouvelle tenue de l'équipe, des vélos flambant neufs ont également été livrés. Des deux roues tout roses, préparés par la marque de cycle nordiste Van Rysel qui a sauvé le petit club roubaisien il y a 18 mois. Aujourd'hui, l'enseigne cherche à mettre ses coureurs dans les meilleures conditions possibles pour rouler.
Quand on compare ces vélos à ceux d'autres grandes équipes, je pense qu'ils sont supérieurs à beaucoup d'entre elles. Après c'est à nous de montrer qu'on peut être présents sur les courses.
Kévin Avoine, coureur chez Van Rysel Roubaix
Moyens de grand pour petit budget : à peine 2 millions d'euros. C'est trente fois moins que les meilleures équipes.
Une préparation en Espagne
Mais pour être prêt à briller... Il faut d'abord se préparer. Et rien de tel que de passer quinze jours sur les routes d'Espagne pour faire chauffer les mollets. Là-bas, on engrange les kilomètres, on travaille, on monte, on descend, on remonte pour calculer ses Watts en plein effort. Bref, la petite équipe de Roubaix se donne les moyens de toucher le niveau des grands.
C'est 90% de beau temps ici et puis des parcours qu'on ne pourrait pas reproduire à la maison. Je pense que l'Espagne c'est un passage obligé, on y retrouve la quasi-totalité du ploton à cette période de l'année.
Arnaud Molmy, directeur sportif de Van Rysel Roubaix
Récemment, l'équipe roubaisienne a essuyé une lourde perte : le départ de son leader, le Boulonnais Samuel Leroux, passé à l'échelon supérieur chez Total. Un départ... Pour une arrivée, qui a permis à l'équipe de retrouver un revenant : le Belge Baptiste Planckaert, passé par Roubaix il y a dix ans. "J'ai 36 ans donc j'ai déjà vu quelques batailles pendant les courses, j'ai croisé beaucoup de jeunes avec beaucoup d'espoir, beaucoup de talent. L'idée, c'est d'être un peu leur père."
60 courses à prévoir
Parfois le vent se lève et rappelle aux coureurs, trempés et gelés, la réalité de l'hiver en haut du Val d'Ebo, où ils achèvent leur exercice d'intensité du jour.
"Ce sont des vents violents auxquels on devra faire face en course, c'est important de s'y confronter à l'entraînement", partage le coureur Kenny Molly, transit de froid, mais prêt à se donner à fond pour les premières compétitions en Espagne, prévues dans moins d'une semaine. La saison sportive courra jusqu’à fin octobre : une longue période d'effort, au cours de laquelle la formation Van Rysel Roubaix va se montrer sur une soixantaine de courses.