Décès de Salem Kacet, cardiologue réputé et homme politique de terrain

Le cardiologue du CHRU de Lille Salem Kacet, 64 ans, est décédé samedi 31 octobre au matin, des suites d'un cancer. Chirurgien réputé mais aussi élu de terrain, pendant six ans à Roubaix, la sphère politique lui rend hommage.  

"Il a, tout au long de sa carrière, mis son énergie inépuisable au service de ses patients et de son service hospitalier". La maire de Lille Martine Aubry a salué le professionnalisme de Salem Kacet dans un communiqué samedi 31 octobre, à l'annonce du décès du chef du pôle cardiovasculaire et pulmonaire au CHRU de Lille dans la matinée. 

Le cancer a emporté à 64 ans ce chirurgien renommé. Arrivé en France à huit ans, sans parler un mot de français, il fait son internat à Paris, puis à Lille. Il est rapidement reconnu par ses pairs et devient chef de clinique des universités au CHRU de Lille en 1983.

Un débat mémorable avec Jean-Marie Le Pen

Mais en plus de sa carrière de cardiologue, Salem Kacet a marqué les esprits par sa combativité politique. En tant qu'adjoint à la mairie de Roubaix de 1989 à 1995, et surtout lors d'une émission télévisée face à Jean-Marie Le Pen. Sur ce reportage de France 3 datant de 1998, Salem Kacet revient sur ce fameux débat de 1989 avec Jean-Marie Le Pen, dans lequel l'élu roubaisien avait fait preuve d'une répartie remarquable. "Je croyais que vous étiez un spécialiste des boutades", s'amuse Salem Kacet, face à un Jean-Marie Le Pen qui ne sait plus trop quoi lui répondre. 
Après son expérience d'adjoint à la mairie de Roubaix, il tente de briguer la huitième circonscription du Nord lors des législatives de 2007. Il avait face à lui le candidat socialiste Dominique Baert, qui a finalement remporté l'élection. Gérard Vignoble, le candidat centriste, avait préféré s'écarter pour ne pas faire obstacle à Salem Kacet, son cardiologue, qui l'avait d'ailleurs sauvé d'un accident vasculaire cérébral. 

Dans plusieurs émissions, ce fils d'immigrés algériens a voulu témoigner sur son parcours modèle d'intégration. "Quand on atteint un certain niveau, on ne voit plus ses origines", déclare-t-il sur ces images d'archives :
​Didier Gosset, Doyen de la Faculté de médecine de Lille, salue lui aussi la gentillesse et le talent de Salem Kacet : "Quand il entrait dans une salle, il avait une présence. Il était convaincant, sympatique". Au CHRU de Lille ces dernières années, il avait beaucoup contribué à la construction de l'Institut du cœur et du poumon et veillait encore à l'aboutissement du projet. Un hommage public lui sera rendu à Ronchin jeudi 5 novembre à 11h.