La lycéenne qui a giflé une enseignante à Tourcoing condamnée à 4 mois de prison avec sursis

Ce 11 décembre 2024, le procès de la lycéenne qui a giflé une enseignante au lycée Sévigné de Tourcoing au mois d'octobre s'est tenu au tribunal correctionnel de Lille. Elle a été condamnée à une peine de 4 mois de prison avec sursis probatoire pour des faits de violence et de menace de mort sur la professeure.

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Le 7 octobre dernier, au lycée Sévigné de Tourcoing, une élève de 18 ans a giflé une professeure de sciences techniques médico-sociales. Cette dernière lui avait demandé de retirer son voile religieux vers 16 h 30 alors que l'élève s'apprêtait à quitter l'établissement. 

Le procès de cette affaire s'est tenu ce 11 décembre 2024, au tribunal correctionnel de Lille. Au cœur du débat qu'il suscite, l'enjeu de la laïcité dans les établissements scolaires. Gérald Darmanin écrivait le 8 octobre sur X : "Je veux apporter tout mon soutien à cette enseignante de Tourcoing qui, alors qu'elle faisait simplement respecter la laïcité - notre bien commun - a été frappée par une élève. Tout le monde doit soutenir nos enseignants et condamner cette violence contre la République elle-même."

17h00 - La prévenue condamnée à 4 mois de prison avec sursis et à un stage de citoyenneté

Le tribunal s'est prononcé. L'ex-élève de terminale au lycée Sévigné de Tourcoing est condamnée à 4 mois de prison assortis de 18 mois de sursis probatoire pour les faits de violence et menace de mort envers l'enseignante. Une peine plus lourde que celle requise par la procureure.

Il lui est également interdit d'entrer en contact avec la professeure, de se présenter aux abords du lycée tourquennois et doit payer à ses frais un stage de citoyenneté.

Pour Me Cattelin, avocat de la partie civile, "c'est une bonne décision. C'est un message à l'égard du monde enseignant, on est avec vous et on vous soutient." Interrogé sur la portée politique de sa plaidoirie, il se défend : "les jeunes actuellement ont le sentiment d'être dans la toute puissance, ce sont des enfants rois. La laïcité est importante, elle garantit la liberté de chacun. C'était par provocation, il n'y a pas de discours politique."

En parallèle, l'avocat de la prévenue, Me Dahmane, dénonce une décision dure. "On s'étonne quand même du décalage entre les réquisitions qui étaient pédagogiques et la peine qui a été prononcée."

16h00 - Le tribunal délibère

Le tribunal correctionnel poursuit ses audiences en comparution immédiate avant de se prononcer sur la peine de la jeune lycéenne.

15h00 - 140 heures de travaux d'intérêt général requises

L’heure des plaidoiries a sonné. Lorsque Me Cattelin, avocat de la partie civile se lève, il met un point d’honneur à rappeler que la prévenue est une adulte “responsable de ses actes, de ses gestes, de ses paroles et de ses déclarations.”  

Dans une plaidoirie aux allures de tribune politique pour cette tête de liste RN aux dernières municipales à Lille, il relie cette affaire aux assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard, précisant que l’autorité de l’enseignante du lycée Sévigné a été “particulièrement malmenée”. Pour lui, cela ne fait aucun doute, “ce n’est pas un fait divers, c’est un fait de société. Derrière cette enseignante passionnée, vous avez une main posée sur chacune de ses épaules, celle de Samuel Paty et celle de Dominique Bernard, car ils étaient représentants d’un Etat laïc.” Il demande alors au tribunal plus de 3000 euros. 

De son côté, l’avocate générale s’est montrée beaucoup plus modérée, rappelant tout de même que “la loi, qu’on la cautionne ou pas, s’applique à tous. Les signes religieux n’ont rien à faire dans l’école de la République.” Pour elle, la culpabilité de la prévenue ne fait aucun doute, rappelant que la vidéosurveillance fait foi de “preuve suprême”. Elle requiert alors 140 heures de travaux d’intérêt général, ainsi que 2 ans d’interdiction d’entrer en contact avec la professeure et 5 années d’interdiction d’exercer dans la fonction publique.  

Par ailleurs, l’avocat de la défense, n’a pas remis complètement en cause les réquisitions de la procureure, mais a pointé du doigt la plaidoirie de son confrère de la partie civile, dénonçant des propos faiblement concentrés sur la prévenue et qui ont digressé sur des faits de société. Il s'oppose vivement à ce que la peine de sa cliente face figure d'exemple parce que "l'exemplarité de la peine n'existe pas". Il rappelle néanmoins que sa cliente n’a pas de casier judiciaire, et qu’elle a déjà été virée de son établissement. 

14h20 - Qui a donné le premier coup ?

Après le rappel des faits prononcé par la présidente, la chronologie s’éclaircit : en voulant sortir de l’établissement, la lycéenne a remis son voile en avance. Une enseignante lui demande alors de le retirer, ce à quoi la jeune fille répond “vous me faites chier”.

Néanmoins, la prévenue coopère, retire son voile et se dirige vers la sortie.  L’enseignante lui demande de déclarer son identité, mais elle ne le fera pas et continue sa route vers l’extérieur de l’établissement. C’est à ce moment que l’altercation éclate, mais un doute demeure : qui a donné le coup en premier ? C’est à cette question que les magistrats tentent de répondre en ce début de comparution immédiate.

Pour y répondre une bonne fois pour toute, les images de vidéosurveillance sont diffusées en vain. Bien que les clichés semblent montrer le contraire, la jeune femme nie avoir donné le premier coup, mais s’excuse de son comportement  Je ne l’ai pas frappée au visage, j’ai rendu les coups au niveau du pied. Je n’aurai pas dû le faire. (...) je m’en excuse.

De son côté, l’enseignante lui répond dans un ton aussi ému qu’en colère, que dans cette affaire, elle passerait pour une “islamophobe”. “Je reconnais sans problème que dans un réflexe je lui ai rendu le premier coup. Moi je vis avec ça tous les jours. Elle m'a mise à genoux, me dénigre. J'ai eu des menaces de mort sur moi et mafamille. La cerise sur le gâteau, elle va me traiter d’islamophobe. Je suis en colère. Elle s’excuse pour sauver ses fesses mais pas pour le mal qu’elle m’a fait." A cela, la prévenue lance froidement n'avoir rien à répondre.

14h00 - Ouverture de l'audience

La prévenue est arrivée en avance, vêtue de rouge et son voile blanc noué autour du cou. La salle "F" du palais de justice de Lille affiche quasiment complet et a attiré de nombreux journalistes. L'enseignante a également fait le déplacement.

La jeune femme de 18 ans est jugée en comparution immédiate, pour des faits de violence et de menace de mort sur une personne chargée d'une mission de service public. Elle encourt jusqu'à trois années de prison.

Elle avait déjà été entendue le 9 octobre, mais elle avait demandé le report de son audience pour préparer sa défense. Elle avait depuis été placée sous contrôle judiciaire.

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