L'étude Hycovid devrait démontrer si l’hydroxychloroquine, prisée par le Pr. Didier Raoult, est véritablement efficace pour limiter le nombre de décès.
L'hydroxychloroquine est-elle vraiment efficace pour traiter les patients atteints du Covid-19 ? La molécule, prisée par le Pr. Didier Raoult, reste sujette à controverses. Une étude, pilotée par le CHU d'Angers, teste dans 37 centres hospitaliers de France son efficacité sur 1300 patients.
Parmi ces centres hospitaliers se trouvent celui d'Amiens, de Tourcoing ou encore celui de Valenciennes. Dans ce dernier, 25 patients sont inclus dans l'étude, auxquels s'ajoutent 5 patients de la clinique Teissier.
Les patients concernés – volontaires – sont "des patients hospitalisés, mais qui ne sont pas en réanimation", précise le Dr. Alina Tone. Ils sont soit âgés de plus de 75 ans, ou bien ont besoin d'oxygène, et présentent un haut risque d’aggravation de leur état.
Comment se déroule l'étude ?
Concrétement, il s'agit d'un essai contrôlé randomisé en double aveugle face à un traitement placebo, c'est-à-dire que la moitié des patients (choisis de façon aléatoire) reçoit soit un traitement à base d’hydroxychloroquine et de soins standards, et l'autre moitié un traitement placebo ainsi que des soins standards.
"Cette étude se propose de voir l'efficacité de l'hydroxychloroquine sur le taux de décès et sur le taux de recours à une ventilation mécanique", ajoute le Dr. Tone. Si, à l'issue de cette étude, on déplore moins de décès et de placements en réanimation chez la moitié de patients bénéficiant d'un traitement à base d'hydroxychloroquine, cela signifiera donc que la molécule est efficace contre le Covid-19.
Des résultats sous quinze jours ?
"Ce n'est pas le premier essai clinique de ce genre", souligne le Dr. Tone, citant une étude réalisée en Chine sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine contre le coronavirus.
La différence, c'est que dans cette dernière, "le praticien savait quels patients étaient traités avec un placebo". Létude Hycovid, à laquelle participe le CH Valenciennes, "est une étude qui a une méthodologie plus robuste car elle est en double aveugle : ni le médecin, ni le patient ne savent si c'est un placebo ou un traitement à base d'hydroxychloroquine qui est administré". De quoi éliminer un maximum de biais.
L'étude a démarré il y a une semaine, et ses résultats devraient être connus d'ici une quinzaine de jours.
Chloroquine, hydroxychloroquine, quelles différences ?
L'hydroxychloroquine n'est pas la même chose que la chloroquine, prise d'assaut dans les pharmacies depuis le début de la pandémie, même si ce sont deux molécules analogues.En France, la chloroquine est connue sous le nom de "Nivaquine" ; il s'agit d'un antipaludique, connu depuis les années 30.
L'hydroxychloroquine, elle, est commercialisée sous le nom de "Plaquenil" et est utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices.