Une visite programmée depuis 2018, dont on ignorait la date exacte. Ce jeudi 23 janvier 2025, le président Emmanuel Macron se déplacera dans le département du Nord pour réaliser un point d'étape sur le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT), signé en 2018.
Une visite d’une journée, à cheval sur deux départements. Depuis son élection comme chef de l’État en 2017, Emmanuel Macron s'est rendu à deux reprises dans le secteur frontalier de la Sambre-Avesnois et de la Thiérache. Une première fois le 7 novembre 2018, pour la signature du pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT). Une seconde quatre ans plus tard, le 19 novembre 2021, pour constater les avancées liées au pacte et signer la deuxième partie du SAT.
Comme prévu depuis la création du projet, une troisième visite du chef d'État était programmée. Six ans après le lancement du pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, Emmanuel Macron se déplacera donc dans la région ce jeudi 23 janvier, afin de mener un nouveau point d'étape. Selon l'Élysée, aucun programme précis n'a pour l'instant été décidé, on ignore encore où le chef d'État se rendra lors de ce nouveau rendez-vous avec le nord de la région.
Une venue officielle particulièrement scrutée, le Président français se déplaçant rarement dans notre territoire. Sa dernière visite dans le Nord-Pas-de-Calais remonte au 14 novembre 2023 lors des inondations historiques et meurtrières qui avaient frappé le territoire.
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En quoi consiste ce pacte ?
Le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, cheval de bataille défendu par Emmanuel Macron depuis son élection, est un partenariat entre l'État et 311 communes de l'Avesnois et du nord de l'Aisne. Un territoire de plus de 300 000 habitants, où 23% de la population vivait encore sous le seuil de pauvreté en 2018.
Un constat alarmant, qui a mené à la création du SAT, un projet dans lequel l'État français a investi 294 millions d'euros afin de développer ces deux territoires aux difficultés socio-économiques évidentes. Le premier volet s'était particulièrement orienté sur des sujets fondamentaux tels que les mobilités ou les infrastructures : élargissement de la RN2 en deux fois deux voies entre Avesnes-sur-Helpe et Laon, réouverture du canal de la Sambre à l'Oise à la navigation, extension des pistes cyclables, construction du nouvel hôpital de Maubeuge livré en 2021... Le second acte du SAT s'est surtout attelé au développement des services publics et à la poursuite des actions engagées dans le premier volet du pacte, comme la création d'un nouveau commissariat à Aulnoye-Aymeries ou d'une cité administrative à Avesnes-sur-Helpe.
Le pacte SAT, vers une troisième étape ?
Depuis quelques années, un troisième pacte serait en réflexion entre les collectivités territoriales et l'État. Mais la rumeur n'en est toutefois qu'au stade de projet selon l'Élysée, qui indique qu'Emmanuel Macron ne devrait pas se rendre dans le nord jeudi pour annoncer une troisième étape du SAT.
Pourtant côté municipalités, le maire de Maubeuge Arnaud Decagny (UDI) souligne que "plusieurs dizaines de réunions ont déjà eu lieu" entre techniciens, élus locaux et Élysée, sur des sujets comme les violences intrafamiliales ou les investissements dans les collectivités territoriales. "On nous a demandé de finaliser nos demandes pour ce début d'année", mentionne l'édile. "Le pacte SAT 3 est déjà bien écrit et inscrit... On espère que Monsieur Macron fera de bonnes annonces pendant sa visite." Annonce ou pas annonce, le mystère reste donc entier.
Un retard globalement rattrapé
Dans la Sambre, la venue du chef de l'État est en tout cas scrutée avec impatience. "Notre territoire a beaucoup souffert de son retard socio-économique", analyse Stéphane Wilmotte, maire d'Hautmont.
On avait grand besoin de le rendre attractif, de changer le quotidien des habitants par l'emploi, la santé, la sécurité... Mais il nous fallait un coup de pouce.
Stéphane Wilmotte, maire d'Hautmont
Même si pour l'instant personne ne sait dans quelle ville Emmanuel Macron fera étape, Stéphane Wilmotte espère que le Président effectuera une halte dans sa commune, récemment marquée par le premier féminicide de 2025, celui d'Isabelle Mortaigne, tuée dans la nuit du 1er janvier.
À Maubeuge, Arnaud Decagny salue également les avancées apportées par les pactes SAT 1 et 2. "Lors des annonces faites en 2018 on se disait « très bien, mais il faut les réaliser ». Six ans plus tard on voit réellement l'effet de ces moyens financiers qui ont complètement transformé nos villes", s'enthousiasme l'élu. "Pour Maubeuge, ces pactes ont eu l'effet d'un mini-plan Marshall."