L'ancien ministre et ancien maire de Valenciennes Jean-Louis Borloo a reçu une "proposition" pour prendre la tête du conseil d'administration de Huawei France et la question sera tranchée, selon lui, lors d'une réunion le 15 juillet.
"Il n'y a strictement rien de fait", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Borloo, infirmant partiellement une information de Challenges annonçant sa nomination. "Le conseil d'administration est le 15 juillet et on en débattra à ce moment-là. Mais la question se pose, une proposition m'a été faite", a ajouté l'ex-ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, en soulignant qu'il a "été pendant deux ans administrateur" du géant chinois des télécoms, jusqu'à fin 2018.
"Ken Hu (le vice-président de Huawei, NDLR) sera à Paris le 8 et je vais en parler avec lui", a-t-il précisé. Huawei France a refusé de confirmer dans l'immédiat. L'ancien maire de Valenciennes, également ministre de la Ville et de l'Emploi de Jacques Chirac, remplacerait François Quentin, qui a quitté son poste en décembre 2018.
Mais Challenges persiste et signe. "Contrairement à ce qu'affirme Jean-Louis Borloo à l'AFP, il a bien été nommé président du CA de Huawei France sur décision du CA le 28 mai", affirme sur Twitter le journaliste Antoine Izambard, documents du registre du commerce à l'appui.
Et voici le nouvel organigramme enregistré au greffe du tribunal de commerce de Nanterre. pic.twitter.com/qLlSCjYL1r
— Antoine Izambard (@a_izambard) 28 juin 2019
"J'ai d'autres engagements économiques et je dois déterminer si je dispose de suffisamment de temps pour le poste", a pourtant répété Jean-Louis Borloo à l'AFP, invoquant de possibles déplacements à Shenzhen où le géant chinois a son siège.
Un géant chinois dans la tourmente
Jean-Louis Borloo est depuis 2015 à la tête de sa fondation Energies pour l'Afrique qui vise à électrifier le continent. Huawei est actuellement en pleine tourmente, ses équipements étant soupçonnés de permettre à Pékin d'espionner les communications des pays qui les utiliseraient, des accusations que l'entreprise chinoise rejette catégoriquement. Les États-Unis ont exclu Huawei du déploiement de la 5G sur leur sol et interdit aux administrations l'achat de ses produits et services. Ils tentent depuis de convaincre leurs alliés occidentaux d'en faire autant.
Lundi, une responsable du ministère de l'Economie a cependant indiqué que la France n'avait "rien de précis à reprocher" à Huawei. Mercredi, le Sénat a adopté à main levée, en première lecture, une proposition de loi LREM visant à sécuriser le futur déploiement de la 5G, sans viser un équipementier en particulier.