Depuis un an, les produits de vapotage sont taxés 15 centimes par millilitre en Belgique. Nos voisins affluent donc chez nous, séduits par des prix beaucoup plus attractifs.
"Qu'est-ce que tu as de beau comme promotions ?", David, fumeur belge, a le sourire. Il vient se fournir dans la boutique de La Cigasphère d'Onnaing, en cigarettes électroniques et en liquides deux fois par mois. Il l'assure : "il y a une nette différence, rien que sur les machines que j'achète, j'économise une vingtaine d'euros".
Les liquides des vapoteurs taxés
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la Belgique applique des droits d'accises sur les liquides de vapotage de 15 centimes le millilitre. Sur un flacon de 100 ml affiché au prix de 25€ en France, Outre-quiévrain il faut ajouter 15€ de taxe, le même produit coûte donc 40€.
C'est malheureux pour eux parce qu'ils se déplacent un peu plus, mais c'est vrai que pour nous, c'est une bonne nouvelle !
Enzo, vendeur à La Cigasphere
"Ça vaut le coup" se réjouit le Saint-Ghislainois. Comme lui, beaucoup de clients belges font le déplacement. À Onnaing, Enzo Lannoy, le vendeur, a constaté 20% de clientèle belge supplémentaire. "Regardez cette base (Mélange de propylène glycol et de glycérine végétale qui constitue le support de préparation, composante principale d'un liquide pour une cigarette électronique), ici, elle coûte 11,90€, en Belgique, on est plutôt autour de 170€ le litre" explique-t-il, en écarquillant les yeux.
Regardez cette base, ici elle coûte 11,90€, en Belgique, on est plutôt autour de 170€ le litre.
Enzo, vendeur à La Cigasphere
La Belgique plus restrictive
De l'autre côté de la frontière, on fait la grimace. Nicolas Glineur, gérant du magasin Vaposphere à Mons depuis 7 ans, accuse le coup : "on le sait, il y a des clients qui passent la frontière, c'est même eux qui nous le disent". Il évoque une "concurrence déloyale" : "l'Etat belge se tire sa propre balle dans le pied, l'argent ne reste plus ici et part ailleurs".
"On parle de taxes, mais il y a toutes les autres lois qui changent mois après mois en Belgique" renchérit le responsable. Il y a des règles sur l'étiquetage : l'avertissement sur la présence de nicotine dans le liquide doit par exemple occuper 35 % de la surface de l'emballage.
Un futur changement inquiète également le professionnel belge : à partir du 1er avril prochain, les produits de tabac (dont les cigarettes électroniques) ne pourront plus être visibles dans des points de vente tels que les supermarchés, les marchands de journaux ou les stations-service. "Ça va être un coût phénoménal pour nous" confie-t-il, inquiet.
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