Les surveillants de la prison s'estiment incapables de prendre en charge ce type de détenus sensibles.
La grogne monte, au sein de la maison d'arrêt de Valenciennes. Vendredi dernier, alors qu'ils venaient de voir transférée une jeune détenue classée TIS (pour "Terrorisme islamiste"), un surveillant a été la cible de coups et de crachats, a-t-on appris de source syndicale.
L'agression s'est produite le vendredi 16 août, dans la matinée. Pour la première fois, la prison de Valenciennes – aux dimensions très modestes – recevait une nouvelle détenue dite "radicalisée". "Elle est arrivée avec son paquetage et elle est descendue au quartier des femmes" ajoute cette même source, du syndicat Horizon Justice CFE-CGC. "C'est là qu'elle a agressé un de nos collègues, un gradé." La victime, qui n'a a priori pas d'ITT, envisage de porter plainte.
"On n'est pas fait pour ce type de détenus"
Au-delà de cette agression, c'est la présence même de cette détenue sensible qui interpelle. "Ces profils-là, on les a jamais eus !" D'autant plus que les infrastructures ne sont pas adaptées. "On n'a pas de miradors, on n'est pas fait pour ce type de détenus".
D'autant plus que cette détenue avait été transférée "suite à une agression sur le personnel" de la prison de Sequedin, qui compte beaucoup plus de surveillants (près de 300, contre 40 à Valenciennes) et un dispositif qui permet d'accueillir des détenus radicalisés dans de meilleures conditions.
"On sait très bien qu'on n'est pas adaptés et on l'envoie chez nous !" Aucun mouvement de grève n'est encore à l'ordre du jour.