"Un grand bonheur", Fabien Roussel succède à Alain Bocquet à la mairie de Saint-Amand-les-Eaux

Une soirée qui restera dans les mémoires des Amandinois. Depuis 30 ans, Alain Bocquet est leur maire. Elu en 1995, il a démissionné il y a quelques jours. Jeudi 30 janvier 2025, il a cédé son fauteuil à celui qui est souvent présenté comme son "fils spirituel", Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF a été élu lors d'un conseil municipal extraordinaire par 25 voix sur 27 (2 bulletins blancs).

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L'espace Jean Ferrat de la station thermale aux mains des communistes depuis 30 ans a fait le plein pour cette soirée historique pour la commune.

Sans suspens, Fabien Roussel, héritier désigné et candidat unique, a été élu. Alain Bocquet avait remis sa démission au préfet le 17 janvier 2025. Dans un communiqué, il avait expliqué souhaiter passer la main et devoir ménager sa santé. À 78 ans, il reste une figure politique majeure du Nord, du Valenciennois, de l'Amandinois.

Alain Bocquet cède son fauteuil mais reste conseiller municipal. "Je serai présent sans être pesant", a-t-il promis. © B. Théry / FTV

Le plus beau des mandats

Après l'annonce de la (facile) élection du leader du PCF, Alain Bocquet s'est levé, a pris l'écharpe de maire et l'a glissée autour du cou du nouveau premier édile de la ville. Une petite revanche pour Fabien Roussel, battu lors des élections législatives anticipées de juillet 2024.

Passage de relai entre Alain Bocquet et Fabien Roussel, à Saint-Amand le 29 janvier 2025. © B. Théry / FTV

"C'est beaucoup d'émotion c'est beaucoup de responsabilité, mais surtout c'est un grand bonheur d'être maire d'une ville qu'on aime, pour laquelle on s'engage déjà depuis longtemps et pour laquelle je vais pouvoir continuer à m'engager", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Ce mandat qui est le plus beau des mandats, celui d'élu local. Je suis très honoré, très heureux et très impatient d'y aller."

"Un bonheur", d'être élu maire de Saint-Amand-les-Eaux a déclaré Fabien Roussel © B. Théry / FTV

En 2017 déjà, Alain Bocquet avait soutenu la candidature de député de Fabien Roussel. À la question de savoir si ce fauteuil de maire est un lot de consolation, Fabien Roussel s'agace : "J'ai toujours dit aux Amandinois qui m'interrogeaient que si je devais choisir entre un mandat de député ou un mandat de maire, d'élu local, je choisirais toujours le mandat de maire dans le cadre du non-cumul. J'ai toujours dit ça ! Aujourd'hui, la question du cumul ne se pose pas. Je suis très heureux de m'investir dans le mandat d'élu local".

Ils ne sont pas nombreux à avoir contesté le choix de Fabien Roussel comme successeur. Eric Renaud, ancien proche d’Alain Bocquet l'a clairement désapprouvé. Il a quitté la salle, avant le vote, après avoir lancé : "Si Fabien Roussel n’avait pas été battu aux législatives, Alain Bocquet serait probablement encore maire". Il aurait préféré que le démissionnaire soit "remplacé par un adjoint dans l’ordre du tableau".

Dans les pas et sous l'œil d'Alain Bocquet

"Quand on s'inscrit dans les pas d'Alain Boquet de ces 30 dernières années, des projets il y en a tout plein", lâche en souriant Fabien Roussel. "Je suis élu depuis longtemps, je travaille au sein de la majorité aux côtés d'Alain Boquet depuis très longtemps, il n'y a pas de problème de légitimité", a précisé le nouveau maire de la seule station thermale au Nord de Paris.

Premiers mots comme maire pour Fabien Roussel. © B. Théry / FTV

Car l'homme le sait, Alain Bocquet l'aura à l'œil. Il l'a dit même : "Je vais avoir une vie un peu plus douce, mais je reste au conseil municipal, je lèverai le doigt pour poser des questions pour voir s’il y a des réponses !" avant de préciser : "je serai présent sans être pesant".

Je serai présent sans être pesant.

Alain Bocquet, ancien maire de Saint-Amand-les-Eaux

Alain Bocquet est apparu fatigué. Au micro, il a chaleureusement remercié les électeurs, conseillers municipaux de tous bords, le personnel communal dévoué et attaché au service public, avant de faire applaudir son épouse "Mimi" qui l'accompagne depuis 50 ans dans sa vie politique. L'ancien maire en a profité pour rappeler ses premiers pas comme adjoint de Pierre Mauroy à Lille.

Leçon de politique

Au pupitre, Alain Bocquet a ensuite dressé une sorte de bilan de son action, évoquant le petit millier de courriers, courriels, mails et messages reçus depuis l'annonce de sa démission. "Quand on a le nez dans le guidon pendant des années, on a que les critiques au quotidien. C'est quand on fait le bilan qu'on voit qu'il y a de la sympathie, un accord avec ce qui a été fait", a-t-il déclaré rappelant aussi que "80 % les délibérations étaient votées à l'unanimité".

Alors, de façon inattendue, le maire de 30 ans, ancien député s'est lancé dans une sorte de feuille de route politique, de mode d'emploi. En premier lieu, il a expliqué que sa méthode était "de mettre la barre toujours plus haut" pour tirer la ville vers le haut. Il a alors évoqué l'arrivée sur la commune du géant pharmaceutique GSK "15 mois d'entretiens à Paris, tous les 15 jours pour convaincre que nous étions des gens bien" rappelant que Saint-Amand avait été choisie face à l'Ecosse, la Hongrie et Singapour.

En 2ᵉ lieu, il a énoncé qu'il fallait, quand on est maire être dans l'écoute et l'action. Comprendre et arbitrer. "J'ai failli acheter un sifflet", a-t-il plaisanté.

Enfin, il a affirmé qu'il fallait "rester accroché aux valeurs humanistes et républicaines", face à un monde angoissant et "les vents mauvais qui soufflent partout". Son credo : "La bataille dans une commune, c'est d'organiser le vivre ensemble, ce n'est pas facile avec l'individualisme et la violence, mais il faut faire en sorte que les gens puissent s'entendre, travailler et vivre ensemble".

Un message à celui qui lui succède à un peu plus d'un an des élections municipales de 2026.

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