Une nouvelle usine Lesaffre pour produire un complément alimentaire contre l'arthrose, des emplois à Denain

Une bonne nouvelle pour la ville de Denain : l'ancien site industriel d'Usinor a été choisi par le géant des levures, le groupe nordiste Lesaffre, pour implanter une usine de production d'une substance efficace contre les douleurs de l'arthrose. Un produit aujourd'hui principalement fabriqué en Chine. Le site pourrait employer entre 100 et 150 personnes.

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Après l'annonce de la fermeture du site d'Arcelor Mittal, c'est une bonne nouvelle pour le Denaisis. L'entreprise nordiste Lesaffre va y implanter une unité de production. Le groupe industriel de Marcq-en-Barœul (Nord) y produira un complément alimentaire destiné à lutter contre l’arthrose.

Denain, une volonté politique

Un choix de site qui n'est pas dû au hasard. Les élus de la Porte-du-Hainaut sont bien conscients de l'importance de créer de l'emploi sur ce territoire en souffrance. Dans un communiqué, les deux entités expliquent : "Grâce à cette initiative, Lesaffre et La Porte du Hainaut unissent leurs expertises pour développer de nouveaux projets industriels, créer des emplois locaux et contribuer activement à la transition écologique et économique de la région".

Image de la future usine Lesaffre à Denain (Nord). © Lesaffre

Requalifier la zone d'activité des Pierres Blanches

Aymeric Robin, le président de l'agglomération détaille : "Nous avons aligné toutes les planètes pour faire en sorte que la zone industrielle des pierres blanches soit requalifiée après les stigmates de la fermeture d'Usinor. Nous voulions aller à la reconquête des friches les plus compliquées. Et faire de cette zone un nouvel atout de développement économique".

Il aura fallu près de 10 ans de discussions, d'études, de travaux pour permettre l'arrivée du Groupe mondial des levures à Denain. À la fois pour préparer la zone mais aussi pour que le projet industriel arrive à maturité.

"L'agglomération a investi 20 millions d'euros", explique Aymeric Robin. "Pour requalifier la zone, le terrain,12 millions et demi ont été nécessaires. Entre les études, la dépollution, le réaménagement, la viabilisation et la réfection de tous les réseaux. Et puis, il a fallu près de 8 millions pour créer la liaison entre la zone d'activité et l'Autoroute, avec la construction de l'échangeur 31 sur l'A21, qui permet de joindre Paris, Lille, la Belgique rapidement".

La zone d'activité des Pierres-blanches de Denain, hébergeait auparavant le géant de la sidérurgie, Usinor, jusqu'en 1988. Le président de l'agglomération affirme : "Même si Lesaffre n'était pas venu, nous avions fait le pari de nous débarrasser de ce crassier, des stigmates du passé, pour lui dessiner un nouveau destin, malgré les coûts élevés pour la dépollution". 

L'arrivée de Lesaffre, après Amazon qui y détient un entrepôt logistique, une entreprise de BTP (Jean Lefèbvre) et une zone de commerce, les Pierres-Blanches tournent définitivement la page de la sidérurgie sur ces 90 hectares à l'entrée de la ville. 

Brice-Audren Riché, le président-directeur général de Lesaffre ajoute que différents atouts ont facilité le choix de Denain : "La connectivité du site avec l'autoroute, la proximité de l'Escaut et puis aussi l'attachement de la famille et du groupe à la région des Hauts-de-France. Enfin, le travail de construction avec l'agglomération, la ville et les services. Il y avait un esprit positif et constructif."

Le projet 

"Le projet consiste en la construction d’un nouveau site industriel pour la production d’une substance active, la chondroïtine, destinée à soulager les douleurs articulaires", explique le Groupe Lesaffre.

Lesaffre a inauguré en 2022, un centre de recherche et développement dans la métropole lilloise, ce qui lui permet "d'investir pour les produits de demain", affirme le PDG. La chondroïtine produite aujourd'hui à 80 % en Chine. Brice-Audren Riché affirme que celle qui sera fabriquée à Denain sera différente "issue d'un processus naturel, ni chimique, ni animal, vegan". Un produit qui a nécessité d'importantes recherches mais le PDG assure : "qu'il faut avoir des produits innovants quand on est en concurrence au niveau mondial".

À la question du pari de produire en France, il répond : "C'est un choix courageux, je le souligne. Parce qu'il y a quand même un contexte industriel pas toujours favorable. Mais nous avons une vraie collaboration avec les services de l'Etat, l'agglomération".

Dans un communiqué, Lesaffre affirme que : "Ce projet, soutenu par le plan France Relance, contribue à renforcer la souveraineté industrielle de la France dans un marché clé pour l'avenir, celui de la santé, en permettant un approvisionnement local, alors que plus de 80 % de la chondroïtine est aujourd'hui fabriquée en Chine". 

Image de la future usine Lesaffre à Denain (Nord). © Lesaffre

Lesaffre est un groupe industriel bien connu dans le Nord qui opère dans le domaine de la fermentation et des micro-organismes. Si historiquement, il est assimilé à la production de levures pour le pain et la boulangerie, il développe, depuis une dizaine d'années, des produits destinés à la nutrition, la santé et à la biotechnologie. L'usine de Denain s'inscrit dans ce cadre. 

L'usine Lesaffre à Denain (Nord) sort de terre. © Lesaffre

Sur le terrain, le chantier avance. Entre 200 et 250 personnes y travaillent en permanence. L'objectif est de démarrer la production en 2026.

Lesaffre est implantée à Marcq-en-Barœul (Nord) depuis 1853, plus de 170 ans. Dans la région, un millier de personnes travaillent pour le Groupe qui affiche 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dispose de 80 sites de production dans le monde, emploie 11 000 personnes. Un pain sur 3 sur la planète serait fabriqué avec une levure Lesaffre.

Ce projet contribue à renforcer la souveraineté industrielle de la France dans un marché clé pour l'avenir, celui de la santé, en permettant un approvisionnement local, alors que plus de 80 % de la chondroïtine est aujourd'hui fabriquée en Chine.

Lesaffre

      Le jeudi 16 janvier 2025, l'agglomération et le Groupe Lesaffre ont signé l'acte de vente  pour l'implantation de l'unité de production à Denain.

      Aymeric Robin, le président de l'agglomération de la Porte-du-Hainaut ne cache pas son enthousiasme : "C'est une bonne nouvelle, dès que l'on peut créer de l'activité et être innovant. Et puis, ce territoire avait besoin de diversification économique. Il a trop souffert de la "mono-économie". Aujourd'hui, on a du ferroviaire, de la pharmacie, de la logistique. Avec des métiers qui s'adressent aux habitants du territoire, des personnes compétentes, nous en avons sur le territoire et des personnes avec du courage, du savoir-être et du savoir-faire, nous en avons aussi !". 

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