Pour venir en aide aux personnes qui n'ont pas de voiture sur Hellemmes, Anstaing, Baisieux ou Willems, l'épicerie solidaire du Secours populaire de Villeneuve d'Ascq (51 bénévoles dont une moitié est aussi bénéficiaire) s'est vu offrir un camion par un fabricant de commerces mobiles d'Hazebrouck. La précédente camionnette avait brûlé de manière criminelle dans la nuit de la Saint-Sylvestre.
Villeneuve d'Ascq, ce 9 janvier en fin d'après-midi. Il y a là Véronique, Antoine ou Serge et une bonne partie de l'équipe de bénévoles. "Tout le monde est aux anges", explique Serge. Et pour cause, d'Hazebrouck une partie de l'équipe vient de rapporter un camion d'occasion récent, floqué aux couleurs du Secours populaire français et équipé gracieusement par Hedimag, un fabricant de commerces mobiles situé là-bas.
L'association, qui a développé son épicerie solidaire villeneuvoise il y a quelques années, en créant un service d'épicerie mobile se déplaçant au plus près des personnes dans le besoin, a eu la désagréable nouvelle d'apprendre le départ en fumée de son précédent camion la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier. Un acte délinquant, gratuit, pour fêter le passage à 2023.
Entretemps, la tournée a repris le mardi suivant la rentrée scolaire de janvier, grâce à un prêt de camion par la Région. Mais désormais, "l'épicerie à roulettes" -c'est son nom- reprend donc du service avec son propre camion, donné par un entrepreneur généreux.
"Cela fait vraiment plaisir ce don, cela fait chaud au coeur"
Une belle histoire qui émeut Serge Beauchamp-Leroy. "Vous savez, on vient en aide à 260 familles soient 1 200 personnes dont 220 pour lesquelles, il y aurait une vraie difficulté si on n'était pas là. Ces dernières n'ont pas de voiture. Ce sont des étudiants, des travailleurs pauvres, des personnes âgées, des femmes isolées pour près de 40% de nos bénéficiaires. Il y a quatre ou cinq ans, 90% à 95% de nos bénéficiaires étaient au RSA. Aujourd'hui c'est différent. Cela fait vraiment plaisir ce don, cela fait chaud au coeur. Pour nous, pour eux".
Actuellement, si l'équipe redoute d'avoir encore de nouveaux bénéficiaires à cause des prix des combustibles ou de l'électricité en février, elle savoure ce moment de bonheur en installant les boîtes de conserve et les produits d'hygiène dans le camion qui "sent encore le neuf".
"Nous chargerons les légumes et les fruits demain pour éviter qu'il ne s'imprègnent de l'odeur", sourit Serge.
L'équipe, qui vend ses produits 20% du prix de vente en magasin, aura donc réussi le pari, après un 1er janvier "catastrophique" à assurer ses tournées sans quasiment délaisser ses bénéficiaires.