Le fabricant de dentelles Noyon implanté à Calais, qui emploie quelque 240 salariés, a été placé en redressement judiciaire jeudi par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer, avec une période d'observation de six mois, a-t-on appris auprès de son président.
"Nous allons travailler sur un plan de redressement, ça passera d'abord par des discussions avec les représentants du personnel, ce qui pourrait entraîner des licenciements. Il faut se restructurer de façon à retrouver un équilibre", a affirmé Olivier Noyon, le président de la société familiale fondée en 1919, confirmant une information de Nord Littoral.
Le chiffre d'affaires de l'entreprise qui travaille pour la lingerie, la haute-couture et le prêt-à-porter était de 15,5 millions d'euros en 2015, contre 18,3 millions en 2014. La direction s'attend à une nouvelle baisse de l'ordre de 10% en 2016.
Moins de commandes
Selon M. Noyon, cette baisse s'explique par une "diminution importante des volumes de commandes qui a commencé en 2015 et qui continue en 2016". "L'entreprise a un nouveau rendez-vous avec le tribunal de commerce fin octobre pour faire un point d'avancement", a affirmé M. Noyon. En 2008, l'entreprise avait déjà été placée en redressement judiciaire après plusieurs plans sociaux. Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer avait accepté en 2010 le "plan de continuation" d'activité du fabricant de dentelles.
Dans un contexte de recomposition de la filière, le tribunal de Boulogne-sur-mer avait décidé en avril d'accepter l'offre de Yongsheng pour reprendre le dentellier au bord de la faillite Desseilles.
Il y a un demi-siècle, le secteur, dont Calais et Caudry sont les fleurons, occupait une vingtaine de milliers d'emplois. "Aujourd'hui c'est 1.200 emplois, une dizaine d'acteurs et un chiffre d'affaires qui avoisine les 100 millions d'euros", résumait Romain Lescroart, PDG du dentellier Sophie Hallette, en mai.