Prisons : poursuite des mobilisations des surveillants pénitentiaires dans le Nord et le Pas-de-Calais

Publié le Mis à jour le
Écrit par Martin Vanlaton

Les agents pénitentiaires des prisons du Nord et du Pas-de-Calais se mobilisent, depuis 6 heures ce matin. Ils affichent leur soutien apprès l'agression de deux de leurs collègues à Condé-sur-Sarthe et demandent des mesures rapides pour assurer leur sécurité.

La mobilisation devant les prisons de la région Nord-Pas-de-Calais se poursuit ce jeudi, après l’attaque de deux surveillants à Condé-sur-Sarthe. Tour d’horizon des blocages dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Vendin-le-Vieil : une quarantaine de surveillants se sont rassemblés devant la prison de Vendin-le-Vieil depuis 6 heures ce matin. Ils osnt plus nombreux qu'hier, mercredi. Même si les effectifs sont plus satisfaisants ici, les surveillants tiennent à s'inscrire dans la mobilisation nationale pour exprimeur leur solidarité. Ils ont reçu la visite du député Bruno Bilde du Rassemblement National. Il a notamment visité la prison et rencontré l'équipe encadrante.  

Béthune (Thierry Turlure, délégué FO) : joint par téléphone, le délégué Force Ouvrière Thierry Turlure affirme que la prison est bloquée depuis ce matin 6 heures. "Une seule infirmière est rentrée dans l’établissement pour la journée. Il n’y a pas d’extraction judiciaire ni médicale."

Il dénonce la surpopulation carcérale de l’établissement : "à Béthune, on a 390 détenus pour 180 places. C’est le 2ème établissement de France le plus surpeuplé, derrière Nîmes." Selon lui, impossible aujourd’hui de travailler correctement. "On ne peut pas faire la réinsertion comme on nous le demande. On est un agent pour 80 à détenus par coursive, comment voulez-vous faire ? On est devenu des portes-clés : on ouvre la porte, on les envoie chez l‘infirmier. C’est ça notre boulot aujourd’hui."
 


À cela s’ajoute l’insécurité ambiante. "Si on a de plus en plus d’agressions" raconte Thierry Turlure, "c’est parce que l’administration donne les pleins droits aux détenus. On est plus écouté, on est plus entendu." Avant de terminer par cette formule : "Le sang qui coule sur les personnels pénitentiaires, c’est à cause de la Ministre de la Justice."

Annoeulin : les surveillants se sont rassemblés tôt ce matin devant la prison. Au plus fort de la mobilisation, ils étaient une quarantaine.

Sequedin : le blocage en cours. L’UFAP UNSA demande à rencontrer expressément la Garde des Sceaux.

Longuenesse : une trentaine de surveillants sont mobilisés. Les syndicats prévoient d’ores et déjà la reconduction du mouvement demain matin.

Maubeuge : une poignée de manifestants a construit des palissades de fortune avec des palettes et quelques pneus. Sur la grille d’entrée, une banderole blanche affiche le message "Belloubet, démission."
 

"Il faut des mesures de sécurité renforcées pour les détenus radicalisés"


Devant toutes ces prisons, les surveillants pénitentiaires expriment leur colère, et la peur de faire leur travail aujourd'hui face à des détenus violents. Guillaume Pottier, secrétaire régional UFAP-UNSA, se félicite de la mobilisation régionale : "on se devait d’être présent en soutien à Condé et Chateau-Thierry [agression d'un surveillant par un détenu avec une lame artisanale mardi 5 mars 2019, NDLR]. On a bloqué l’ensemble des établissements des Hauts-de-France. On veut que notre sécurité soit assurée, et aujourd'hui ce n’est pas le cas."
 
Pour Julien Martin, délégué régional Force Ouvrière, "il faut des mesures de sécurité renforcées pour les détenus radicalisés et violents." De manière urgente. Le surveillant dénonce la situation actuelle : "les personnes qui sont en cours d’évaluation de radicalisation, on les suit pendant 12, 15 semaines. Puis très souvent ensuite, ils sont basculés vers la détention classique. En début d’incarcération classique, ils sont suivis. Mais on abaisse petit à petit le niveau de vigilance. Et voilà ce qui arrive."

Selon lui, il faudrait pouvoir fouiller toutes les familles des détenus par des palpations systématiques, classifier les établissements pénitentiaires pour mieux gérer les détenus radicalisés, les menotter systématiquement à chaque déplacement et limiter leurs activités. "Pourquoi pas interdire les parloirs pour avoir le temps de bien évaluer la dangerosité des détenus ?" poursuit-il.

La mobilisation devrait se poursuivre dans les jours qui viennent.    

 
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