Jeudi 17 février, plusieurs syndicats d’agents pénitentiaires ont appelé à une mobilisation générale. Dans les Hauts-de-France, les gardiens de prison ont procédé au blocage de treize établissements.
Les agents pénitentiaires des Hauts-de-France se sont mobilisés jeudi 17 février dès 7 h du matin en réponse à l’appel à la grève générale des syndicats UFAP UNSA Justice, CGT Pénitentiaire et SPS (Syndicat pénitentiaire des surveillants). Ils dénoncent un projet de fusion des grades "au rabais" et une nouvelle grille de salaires "injuste".
En conséquence, en début de matinée, treize prisons étaient bloquées dans la région.
Les établissements pénitentiaires de Lille-Sequedin, Lille-Annœullin, Vendin-le-Vieil, Arras, Bapaume, Maubeuge, Dunkerque, Longuenesse, Douai, Beauvais et Liancourt ont levé la mobilisation en fin de matinée tandis que le mouvement de grève est toujours en cours dans les établissements de Quiévrechain et de Laon.
Ainsi, jeudi matin, il était impossible de sortir ou de rentrer dans ces prisons. "Pour la détention classique, les parloirs sont ajournés. Les transferts sont réduits au minimum tandis que les comparutions sont repoussées", précise Joris Ledoux, secrétaire régional adjoint pour les Hauts-de-France de l’UFAP.
"Nous sommes les oubliés de l’administration pénitentiaire"
Ce mouvement de grève générale survient trois jours après une rencontre entre les syndicats et Éric Dupont-Moretti. Rencontre qui s’est soldée par un départ anticipé du ministre de la Justice selon les syndicats : "Le ministre a décidé de s’énerver et de claquer la porte. Le dialogue est rompu", explique Sébastien Hecquet secrétaire régional SPS pour les Hauts-de-France.
Les gardiens de prison dénoncent alors "un manque de respect" de la part du garde des Sceaux et réclament des augmentations de salaire.
"On propose des miettes aux surveillants. Avec cette réforme, je redescends d’un échelon en grade pour seulement 9 € de plus par mois. Nous sommes les oubliés de l’administration pénitentiaire", continue Sébastien Hecquet.
Un surveillant peut gérer entre 100 et 120 détenus. On n’a pas de prime d’astreinte, mais on peut faire des journées de 12h et enchaîner avec des nuits. C’est compliqué d’allier la vie de surveillant et la vie de famille.
Sébastien Hecquet, secrétaire régional SPS pour les Hauts-de-France
Le mouvement de grève pourrait se poursuivre, "on attend les annonces gouvernementales qui devraient tomber ce jeudi", ajoute Joris Ledoux de l’UFAP. En France, 30 000 agents de surveillance sont concernés par cette réforme.