Avec 6 300 tonnes de linge lavé par an, c'est l'une des plus grandes blanchisseries hospitalières de France

Créée en 1972, la blanchisserie du centre hospitalier de Beauvais traite aujourd'hui le linge de 35 centres hospitaliers et Ehpad de la région, jusque dans l'Eure et la Seine-Maritime. Un métier de l'ombre, mais ô combien indispensable dans le quotidien des établissements de soins et d'accueil des personnes âgées.

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C’est l’une des plus grandes blanchisseries hospitalières de France. Implanté sur un terrain de 13 100 m², le Centre de traitement des textiles hospitaliers (CTTH) de Beauvais nettoie le linge de 35 hôpitaux et Ehpad publics de Picardie et des départements voisins.

23 tonnes de linge traitées tous les jours

Mais avant de visiter le bâtiment de 5 200 m², il faut se changer : blouse aseptisée, sur-chaussures et couvre-cheveux exigés. C’est une norme européenne afin d’éviter tout risque de contamination. "Nous avons des obligations de se protéger quand on passe de la zone propre à la zone sale et inversement", justifie Thierry Desenzani, le directeur du site.

23 tonnes de linge sont traitées quotidiennement. Dès réception du linge, la logistique déployée est impressionnante. Ce matin-là, les sacs arrivent de Senlis et Chantilly. "Tout ce qui est dans ces sacs, c’est du linge sale. Pour la traçabilité, on les scanne un par un. Et après, avec l’aide de mon collègue, on les amène jusqu’à la zone de tri", nous montre Kevin Roger, chauffeur et agent polyvalent.

Une fois déchargés, les sacs sont vidés sur un tapis roulant qui passe devant une grande zone de bacs en aluminium. Le tri se fait manuellement. Dans chaque bac, une catégorie de linge. "Là, ici, ce sera essentiellement des draps, des taies d’oreiller et des couvertures, explique Jérémy Harleux, référent zone sale. Et après, c’est tout ce qu’il peut y avoir dans les hôpitaux pour les patients et les tenues du personnel hospitalier."

Les vêtements des résidents d'Ehpad

Sur une autre chaine, est pris en charge les vêtements personnels des résidents des Ehpad. Des habits préalablement étiquetés avec un QR code au nom du propriétaire et l’établissement. "Quand quelqu’un cherche un vêtement qui a été donné à laver, on regarde sur l’ordinateur et on peut savoir quand le vêtement est arrivé ici et quand il est reparti", indique Aurélie Mabchour, agent de blanchisserie.

Une fois identifiés, les vêtements sont ensuite triés par catégorie. C’est la tâche de Lucie et de Virginie Roche, toutes deux agents de blanchisserie : "Dans ce bac, on met le linge délicat. Dans celui-là, le coton. À côté, les couleurs claires, ensuite les couleurs foncées. Après, ce sont les pulls et les lainages. Et là-bas, au bout, les robes", énumère Lucie. "On a une formation, mais après, c’est l’habitude, avoue Virginie. Au coup d’œil, on sait."

Les vêtements des particuliers sont ensuite lavés dans des machines de 50 kg. Tandis que le linge hospitalier est nettoyé dans des tunnels de lavage et de séchage qui vont de la zone sale jusqu’à la zone propre.

Plus de 110 personnes travaillent chaque jour dans cette blanchisserie industrielle créée il y a cinquante ans. "Historiquement, le premier bâtiment était installé en 1972 sur le site où se trouve aujourd’hui le centre hospitalier de Beauvais. Nous avons grossi au fil des années jusqu’à devoir quitter cet endroit puisque les locaux n’étaient plus adaptés", rappelle Thierry Desenzani, le directeur.

Des postes de travail automatisés

La logistique et le circuit du linge sur cette nouvelle plateforme, c’est lui qui les a conçus en 2009. "Nous sommes dans un système de location/entretien, explique-t-il. Nous achetons le linge et nous le mettons à disposition. C’est une prestation complète. Aujourd’hui, la machine remplace toutes les phases d’opération de finition : le séchage, le repassage, le pliage. Sur toutes nos chaînes de finition, nous avons des personnes qui vont engager le linge."

C’est ce que nous montre Anne-Laure Undreiner, agent de blanchisserie. Debout devant un large tapis roulant incliné vers le haut, elle y pose une par une des taies d’oreiller propres et repassées qui n’ont plus qu’à être pliées : "Ça n’est pas nous qui faisons à la main. Ça va sur un tapis derrière et ça va à l’emballeuse qui fait des tas de dix."

Le linge hospitalier et les vêtements des résidents des Ehpad ressortent du CTTH avec une garantie de conformité microbiologique. C’est-à-dire sans microbe ni bactérie. Chaque 6 300 tonnes de linge sont traitées sur cette plateforme.

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