Les dirigeants et les salariés de l'entreprise Decamp-Dubos se sont rassemblés devant le tribunal de commerce de Beauvais ce mardi après-midi. Un énième cri d'alarme pour tenter de sauver cette entreprise familiale de recyclage qui existe depuis 73 ans et emploie 60 salariés.
"Aujourd'hui, honnêtement, je n'ai plus envie de me taire", garantit Marcelle Akpinar, arrière-petite-fille du créateur de l'entreprise Decamp-Debos. "Nous pouvons poursuivre notre activité jusqu'au 7 mai, mais pour qui et comment ?", se demande-t-elle.
Après confirmation par la Cour d'appel d'Amiens du placement en liquidation judiciaire de l'entreprise, la famille de dirigeants et leurs salariés ont décidé de se retrouver devant le tribunal de commerce de Beauvais. En jeu, la date limite du dépot des offres de reprises. "Pour le moment, un groupe est repreneur mais nous ne voulons pas de quelqu'un contraire à nos valeurs et à notre conception de l'entreprise", affirme-t-elle.
Car la famille, c'est bien ce qu'il y a de plus important pour cette société qui a vu les générations se succéder depuis 73 ans. "30 ans que je vois mes parents tout donner pour cette entreprise, ma tante, mon oncle, et mes grands-parents, il ne se passe pas une journée où nous ne parlons pas boulot. Nous, notre vie c’est l’entreprise", confie Marcelle Akpınar dans un long message posté sur sa page Facebook.
"Un coup dur pour l'activité du Beauvaisis"
Il y a quatre ans, la société a été placée en redressement judiciaire et a eu du mal rembourser un prêt bancaire de plusieurs centaines de milliers d'euros. Elle devait, en prime, réaliser des travaux de conformité.
"Une nouvelle fois, il faut mettre en accusation des banques qui reçoivent à flots continus, depuis des années, des milliers de milliards à zéro % de la BCE mais ont refusé de financer les investissements utiles de cette PME et ont conduit à son étranglement financier", dénonce Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF.
L'entreprise historique de recyclage, forte de son savoir-faire, a pourtant un carnet de commandes bien rempli. "C'est un nouveau coup dur contre l'emploi et l'activité sur le Beauvaisis", ajoute-t-il.