Pour gagner en productivité ou pour un usage personnel, l’intelligence artificielle s’impose dans tous les secteurs. À Beauvais, des salariés d’entreprise se forment à ces outils grâce à des ateliers organisés par le Centre de formation linguistique, informatique et intelligence artificielle (Cefirh).
Elle sait écrire, organiser, et même proposer des idées. Si l’intelligence artificielle en effraie plus d’un, trente salariés d’entreprise, ont décidé de l’apprivoiser par des ateliers organisés au Centre de formation linguistique, informatique et intelligence artificielle (Cefirh). Pour répondre à la demande, l’organisme a créé sa propre académie sur le sujet.
"L’IA, je savais ce que c’était de nom, c’est tout. Et un peu ce qu’on en voit sur les réseaux sociaux, ou sur Google, mais j’ai zéro pratique", avoue un participant. "Comme pleins de choses, il faut qu’on soit formés pour connaître les limites, les avantages et savoir comment à l’avenir ça peut nous aider professionnellement", ajoute une seconde.
C’est justement l’objectif du professeur du jour : Philippe Martin, expert de l’IA lors de cette séance de trois heures d’initiation gratuites. "Le but pour moi, c'est de vous donner un aperçu, de ce que ça peut vous apporter en entreprise dans votre vie professionnelle, mais aussi dans votre vie personnelle."
Loin des concepts abstraits, les participants se prêtent à des exercices pratiques comme le tri de CV, la rédaction d’emails ou encore la synthèse de documents. Geoffrey Corbel, responsable administratif d’entreprise, s’essaie avec enthousiasme aux outils d’IA.
Si nous, on ne le fait pas, les concurrents vont le faire et donc prendre une longueur d’avance. Et puis c’est vraiment augmenter sa productivité. Clairement, c'est un outil qui nous permet d’aller beaucoup plus vite au quotidien
Geoffrey Corbel, responsable administratif d’entreprise
Éviter la fracture numérique
Pour Philippe Martin, maîtriser ces technologies est désormais indispensable. "Ces outils d’IA générative se développent extrêmement vite. Les tendances 2025 sont des tendances 'd’agent IA' que l’on va profiler et qui vont réaliser des tâches pour nous les humains et donc quelqu’un qui ne connaitra pas les techniques de base va être complètement paumé. Et là, on parle de fracture numérique, ça va littéralement être une cassure et il y aura des gens qui seront sur le bas-côté."
Selon le formateur, la formation aux outils d’intelligence artificielle est une question de survie économique pour les entreprises : "Le risque, c'est la perte de compétitivité par rapport aux concurrents, qui eux, avancent et on est plus ou moins à la ramasse et les salariés eux-mêmes seront en perte de vitesse concernant la recherche d’emploi".
Les compétences en IA générative sont désormais des compétences de base maintenant, comme les compétences en bureautique l’étaient il y a trente ans.
Philippe Martin formateur en IA
"Refuser de s’immerger dans cette acculturation des outils d’IA générative, c'est refuser d’être connecté au monde de l’entreprise d’aujourd’hui", alerte Philippe Martin.
Alerter sur les limites
Toutefois, derrière ses capacités cognitives, l’IA a ses limites. Entre son coût, son impact environnemental ou encore un raisonnement parfois incomplet, il faut savoir utiliser ces outils de manière intelligente. "Il faut toujours vérifier ce que l’intelligence artificielle nous informe. Si on lui demande de prendre ses informations sur une page web en particulier, c'est très bien, car il ne va pas inventer. Mais par exemple, si vous lui demandez quels sont les derniers mots de Victor Hugo, il va vous inventer quelque chose. Parce que l’intelligence artificielle ne sait pas répondre 'je ne sais pas' donc elle va essayer de trouver une réponse à votre question, même si elle est erronée. Ce sont les limites", prévient Christelle Legrand, formatrice en bureautique et en IA.
Alors que l’IA continue de s’imposer comme une révolution technologique majeure, les participants repartent mieux armés pour l’appréhender.
Si cette journée d’initiation était proposée gratuitement, c’était un moyen pour l’organisme de formation de faire connaître l’IA à un plus grand nombre et donner envie aux candidats de suivre leurs formations payantes dispensées tout au long de l’année.
Avec Enza Benocci / FTV