L’aigle allemand terrassé par le glaive des armées françaises. Ce monument belliqueux est dédié aux libérateurs de l’Alsace et de la Lorraine et il a été érigé face à la clairière de l’Armistice. Paix de droit ou paix de force ? C’est tout l’enjeu des semaines qui précèdent le 11 novembre 1918. Français, Anglais, Américains n’ont pas les mêmes objectifs ; Les Allemands, eux-mêmes, sont divisés.
Le temps est venu de négocier. Woodrow Wilson fait cavalier seul, le président américain ne veut pas humilier l’Allemagne. Cela nourrirait l’esprit de revanche. Mais la guerre sous-marine à outrance le contraint à durcir le ton. Le 10 octobre, le paquebot Leinster est coulé. Un naufrage. 500 passagers, civils et militaires, meurent noyés. Wilson exige l’abdication du Kaiser, Guillaume II et le départ de Ludendorff.
Le gouvernement allemand ne sait plus sur quel pied danser face au lunatique chef de ses armées. En septembre, Eric Ludendorff presse les civils de négocier un armistice car le front pourrait s’effondrer. Puis il fait volte-face. Il faut lutter jusqu’à la mort. Question d’honneur. Le vice-chancelier Payer lui répond : « Je ne connais pas d’honneur militaire je ne suis qu’un méchant bourgeois, un civil, et je vois seulement le peuple qui a faim… »
Guillaume II s’obstine lui aussi, mais la marine impériale se révolte. Le drapeau rouge est hissé sur les navires bloqués au port depuis 1916. L’empereur abdique, contraint et forcé, la république est proclamée. Les négociateurs dépêchés en France jouent une dure partie, face au maréchal Foch : la France veut faire payer l’Allemagne pour son sol ravagé. Les Poilus s’apprêtent à frapper en Lorraine. L’offensive n’aura pas lieu. Foch s’estime comptable du sang de ses soldats.